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Un éventuel déploiement de troupes en Haïti divise l’opinion

Port-au-Prince, 31 juillet (Prensa Latina) L'annonce du Kenya confirmant sa volonté d'aider Haïti dans la lutte contre les gangs, et envisageant même la possibilité de diriger une force multinationale, divise aujourd'hui les opinions.

Le ministre des Affaires étrangères du pays caribéen, Jean Victor Généus, a déclaré qu’il accueillait avec intérêt les déclarations de son homologue africain confirmant la volonté de la nation sœur d’apporter un soutien efficace aux forces de l’ordre haïtiennes dans leur lutte pour restaurer un environnement sécurisé.
« Et y compris d’envisager la possibilité de prendre la tête d’une force multinationale dès que le Conseil de sécurité des Nations Unies aura donné son accord », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, selon le journal Le Nouvelliste.
Il a ajouté qu’Haïti appréciait cette manifestation de solidarité et accueillerait favorablement la mission d’évaluation que Nairobi a l’intention d’envoyer dans les semaines à venir.
Samedi, le ministre kényan des affaires étrangères, Alfred Mutua, a annoncé dans un communiqué que son pays était prêt à déployer 1 000 policiers en Haïti dès que le Conseil de sécurité de l’ONU aura approuvé ce mandat.
Mutua a déclaré que cette décision avait été prise après des consultations avec Haïti et qu’elle était conforme à la politique de la diaspora de l’Union africaine et à son engagement en faveur du panafricanisme.
Toutefois, l’ancien Premier ministre haïtien Claude Joseph s’est demandé si Nairobi pouvait diriger une force internationale en Haïti alors que le pays est plongé dans sa propre crise politique.
Depuis des mois, des manifestations meurtrières secouent régulièrement le pays, les protestations antigouvernementales contre le coût élevé de la vie sont « violemment réprimées », ce qui a suscité de vives critiques de la part de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et de la Conférence épiscopale kényane, a souligné Joseph sur les réseaux sociaux.
« La police qui n’est pas professionnelle dans son propre pays peut-elle l’être ailleurs ? », a-t-il questionné sur les réseaux sociaux.
Dans la même lignée, l’ancien ministre délégué aux Affaires électorales, Mathias Pierre, a remis en cause la participation du Kenya et a rappelé que, pour l’instant, aucun programme de paix n’a été présenté.
De son côté, l’avocat André Michel, porte-parole du Secteur démocratique et populaire, s’est dit favorable à cette décision et a assuré que seule une force multinationale pourrait aider le pays « malade des bandes armées ».
En octobre, le gouvernement haïtien a demandé aux Nations unies de déployer des troupes spécialisées pour contenir les gangs après qu’ils aient bloqué la distribution de carburant dans un contexte d’épidémie de choléra.
Au début du mois, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a insisté sur le fait qu’Haïti ne devait pas être laissé seul alors qu’il souffre d’une faim sans précédent et que les femmes et les jeunes filles sont victimes de viols systématiques par les groupes armés.
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