L’appel du président intervient quelques heures seulement après qu’il a lui-même informé le peuple qu’il avait reçu un document lui notifiant qu’il avait été privé de son immunité constitutionnelle.
« Je n’accepte pas qu’à travers un document d’une chambre de consultation du Conseil d’État qui n’a pas de force contraignante, le Conseil électoral (CNE) me prive du privilège constitutionnel qui me protège », a écrit samedi dernier le chef de l’État sur X.
Il a ajouté que la Constitution ne permettait pas à un organisme purement administratif et politique d’ouvrir la voie à la suspension du président de ses fonctions pour une enquête sur le financement d’une campagne électorale sur laquelle il n’était pas compétent au-delà de 30 jours après l’élection de 2022.
À ce sujet, Petro a réaffirmé hier qu’en supprimant l’immunité totale du président actuel d’un trait de plume, dans un concept non contraignant, l’entité a initié un coup d’État « à la colombienne ».
Il a également affirmé qu’avec les votes des ennemis politiques du gouvernement au sein du CNE, puis à la Commission des Accusations de la Chambre des Représentants, ils chercheront à le démettre de ses fonctions sans avoir commis aucun crime, sans aucune malice, et ainsi se moquer du vote populaire de 2022.
L’oligarchie colombienne, qui ne se lasse pas de traire le pays et d’en faire l’un des plus inégaux et des plus violents du monde, a décidé de mettre fin au peu de démocratie établie dans la Constitution de 1991 et d’en enfreindre les règles parce qu’elle ne peut pas supporter un président du côté du peuple et non du côté de ses manœuvres mafieuses et meurtrières, a-t-il déclaré.
Il a ensuite jugé que les vaincus de 2022 préparent un coup d’État contre le changement en Colombie et le vote du peuple, et que face à cette situation il n’y a pas d’autre solution qu’une large mobilisation populaire.
« J’appelle ce géant endormi, le peuple colombien : sa jeunesse, sa paysannerie, ses travailleurs, ses femmes, à se mobiliser dans les rues contre le coup d’État », a écrit Petro.
Sur ses réseaux sociaux, il a appelé à la mobilisation de ceux qui ont voté pour lui mais aussi de ceux qui n’ont pas voté, car, selon lui, une rupture constitutionnelle n’apporterait qu’un lot de violence qui perdurerait pendant des générations.
Il a ajouté qu’il ne voulait pas de cela pour son pays et qu’il se battait depuis des décennies pour une voie de transformations pacifiques, raisonnées et démocratiques en faveur du peuple.
« C’est pourquoi la tâche de défendre la démocratie incombe à tous les citoyens, qu’ils aient ou non voté pour moi. Peut-être que les actions irresponsables de l’oligarchie nous conduiront à une voie de transformation encore plus profonde », a déclaré le président.
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