Par Rafael Calcines Armas
Santiago du Chili, 5 juillet (Prensa Latina) La Convention constitutionnelle qui rédigera la nouvelle constitution du Chili entre aujourd’hui en fonction presque sans que ses 155 membres ne puissent se reposer après une journée d’ouverture mouvementée.
Pour ce qui est considéré comme un fait historique dans ce pays sud-américain, l’organe constitutif a été officiellement mis en place la veille avec un message clair que la majorité de ses membres ont l’intention d’assumer pleinement une étape menant vers de profondes transformations dans le pays.
La preuve de ce changement de paradigme a été l’élection de la présidence de la convention, dirigée par la célèbre universitaire Elisa Loncón, ce qui fait que pour la première fois dans l’histoire de ce pays un représentant du peuple mapuche assume une responsabilité de première importance.
En tant que vice-président, Jaime Bassa, avocat constitutionnaliste du Frente Amplio, alliance de gauche, a été élu lors d’une élection serrée à trois tours.
Loncón et Bassa ont déclaré que l’une de leurs premières actions sera de promouvoir une déclaration des constituants concernant la libération des personnes toujours détenues suite à l’explosion sociale du 18 octobre 2019, et dont la situation irrégulière est une question qui nécessite une solution urgente.
Les tâches immédiates de la Convention comprennent également la décision d’élargir le Bureau de direction à cinq ou sept membres, ainsi que la clarification des questions relatives au fonctionnement, à la définition des commissions de travail et au règlement intérieur régissant les travaux.
La journée d’hier a également été marquée par l’ambiance festive dans laquelle des milliers de personnes sont descendues dans les rues de cette capitale pour célébrer l’inauguration de la Convention.
Cet état d’esprit n’a pas pu être terni par certains incidents violents survenus à proximité du siège de la Convention, qui ont obligé à retarder la séance, qui s’est finalement déroulée sans grande difficulté.
Cette cérémonie a marqué la fin d’une étape qui a commencé avec la révolte populaire qui a éclaté en octobre 2019 et au cours de laquelle des millions de Chiliens ont commencé à exiger avec une insistance croissante une nouvelle constitution.
Le plébiscite du 25 octobre 2020 a été un moment crucial, lorsque près de 80 % des électeurs se sont prononcés pour une nouvelle loi fondamentale et pour la création d’une Convention constitutionnelle comme voie de rédaction.
Cela stipulait que les responsables de cette tâche devaient être élus au suffrage populaire, ce qui était inédit dans ce pays où toutes les constitutions ont été faites et approuvées par les politiciens en place.
Maintenant, la convention, qui compte sur la parité des sexes, une majorité d’indépendants et la présence des peuples originaires, ce qui est également une première dans l’histoire du Chili, disposera d’un délai de neuf mois, renouvelable pour trois mois supplémentaires, pour rédiger la constitution qui devra être approuvée par les Chiliens lors d’un référendum.
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