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Santiago de Chile, (PL) Après avoir pris connaissance de l´accusation d´assassinat de la part d´un juge dans le dossier de l´ex-président chilien Eduardo Frei Montalva, les alarmes se sont remises à sonner quant à ses similitudes avec la mort de Pablo Neruda.
Le vendredi 11 août, le juge spécial Alejandro Madrid, a assuré pour la première fois, au cours d´un long procès, que Frei Montalva (démocrate-chrétien) a été assassiné, et a initié la plainte à l´encontre de six accusés.
La mort de l´ancien chef d´État de filiation démocrate-chrétienne en 1982 a eu lieu dans des circonstances semblables à celles du Prix Nobel de Littérature, qui est décédé en 1973 peu de temps après le sanglant coup d´État d´Augusto Pinochet.
Lors d’un entretien avec Prensa Latina, l’avocat chilien Eduardo Contreras a rappelé que « par coïncidence, Neruda et Frei ont été hospitalisés au même étage et dans la même chambre de la clinique Santa Maria de Satiango ».
« Trois des quatre médecins qui sont poursuivis pour l’assassinat de Frei de Montalva se sont également occupés de Neruda. Et l’infirmière qui s’est occupé de Neruda, s’est également chargé de Frei »,a-t-il assuré.
En novembre 2015, il a été divulgué qu’un panel de scientifiques de différents pays a retrouvé, dans les restes humains de Neruda, des résidus de staphylocoque doré, élément étrange non associé au cancer de la prostate qui lui a prétendument provoqué la mort.
Devant une telle découverte, le Gouvernement du Chili a émis une note officielle dans laquelle il est signalé : « l’intervention de tiers dans la mort de Pablo Neruda s’avère clairement possible et hautement probable ».
Cet évènement n’a fait que confirmer la certitude des enquêtes mises en avant par la famille de Frei, parallèlement à celles menées en tant que plaignants par le Parti Communiste et les proches de l’auteur de Chant Général.
Le docteur Contreras a souligné que l’on « comprend et entend que les coïncidences ne sont pas si nombreuses ; surtout quand on parle de crime ».
En ce qui concerne Neruda, son appartenance au Parti Communiste, son alignement absolu avec Salvador Allende, y compris après son décès suite au coup d’État, et sa popularité très élevée l’ont converti en une figure dangereuse pour Pinochet.
Quant à lui, Frei Montalva tentait de créer un mouvement de résistance démocratique à la junte militaire, raison pour laquelle sa famille s’est efforcée à démontrer, comme cela vient d’être confirmé, qu’il a été empoisonné par la dictature.
L’actuelle chef d’État du Chili, Michelle Bachelet, a mis en valeur le processus judiciaire d’accusation à l’encontre des auteurs de la mort de l’ex-mandataire.
« La justice se rapproche de ceux qui ont assassiné le président Frei Montalva », a-t-elle déclaré sur compte Twitter.
En prenant connaissance de la nouvelle, l’ex-sénatrice Carmen Frei, et son frère ex-gouverneurs Eduardo Frei Ruiz-Tagle ont montré leur soulagement mais également leur douleur.
« C’est un jour triste, parce que l’on a toujours l’espoir de pouvoir penser que mon père est mort tranquillement, en paix. Mais ce n’est pas le cas, et cela fait mal de savoir tout ce qu’il a du endurer », a-t-elle commenté.
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