Brasilia,
« Un juge n’est plus indépendant lorsqu’il cède à des pressions provenant des autres corps de l’État, des parties qui s’affrontent dans un procès ou, plus grave encore, d’intérêts n’ayant rien à voir avec la stricte analyse de l’affaire en cours, car, ce faisant, il abandonne son devoir, non seulement envers les parties concernées mais également envers la société en général qui se trouve ainsi privée de tout critère de justice et d’un procès légal », indique un communiqué de la ABJD publié dans Rede Brasil Atual.
La proposition de Moro au poste de ministre de la Justice a été confirmée lors d’une réunion qui s’est tenue jeudi dernier à Rio de Janeiro, au domicile de Jair Bolsonaro, et Moro a immédiatement accepté l’invitation dans « la perspective de mettre en place des mesures très strictes pour lutter contre la corruption et le crime organisé ».
Selon l’ABJD, « étant donné les normes démocratiques en vigueur, tant que Moro reste juge, il ne devrait pouvoir mettre en œuvre aucun acte ayant des implications politiques, que ce soit avec ce gouvernement ou avec un autre ».
S’il le faisait, précise ce groupe de juristes, « il violerait de manière indéniable et flagrante les règles mêmes qui sont la base de tout le travail du Magistrat ».
Pour la ABJD, le comportement de Moro, « que même la presse internationale a pu percevoir clairement lors du jugement sans preuves et l’emprisonnement de Lula, prouve qu’il a agi comme un juge accusateur, lancé à la poursuite d’une proie spécifique qu’il a atteinte en un temps record et sans tenir compte ni de la vaste panoplie de possibilités auxquelles la défense avait droit, ni de la présomption d’innocence que garantit la Constitution ».
A la suite de de cette attitude très controversée du juge Moro, les avocats de la défense du fondateur du Parti des Travailleurs (PT), ont décidé d’adopter des mesures pour garantir le droit de Lula à un procès juste, équitable et indépendant.
Mais au mois d’avril dernier, Lula finit par être condamné à 12 années et un mois de prison pour corruption supposée.
Au moment de son arrestation, et même lorsqu’il était en prison, Luis Inacio Lula da Silva était en tête de tous les sondages pour l’élection présidentielle d’octobre dernier qui a été remportée par le candidat de l’extrême droite, Jair Bolsonaro.
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