Santiago du Chili, 28 décembre (Prensa Latina) De nouvelles mobilisations sont aujourd’hui prévues au Chili afin d’exiger que la région de l’Araucanie soit démilitarisée et que le droit des communautés mapuche sur leurs territoires d’origine soit reconnu.
La semaine dernière, les chefs mapuche ont appelé toutes les communautés de l’ethnie à se mobiliser afin de demander, entre autres, que soient condamnés les responsables de l’assassinat de Camillo Catrillanca, le jeune mapuche retrouvé mort le 14 novembre dernier.
Ce jeudi, une manifestation pacifique sur le Paséo Ahumada, l’une des artères centrales de Santiago, s’est terminée par des scènes de violence lorsque des manifestants en capuches se sont confrontés à des carabiniers qui protégeaient une agence bancaire. On compte quatre blessés parmi les forces de l’ordre mais le nombre de manifestants arrêtés n’a pas été déterminé.
Cette manifestation avait été précédée par un rassemblement pacifique sur la Place d’Armes. Les participants, qui brandissaient de grands portraits de Catrillanca et des drapeaux mapuches, demandaient que justice soit faite et exigeaient la démission du ministre de l’Intérieur, Andrés Chadwick, ainsi que le départ de l’Araucanie de toutes les forces spéciales.
La veille, en réponse à cet appel à la mobilisation générale, des manifestations avaient eu lieu en Araucanie même. Les routes menant à la commune d’Ercilla (où de nombreux fermiers s’étaient assemblés pour préparer la mobilisation générale de jeudi et de vendredi) furent coupées.
Parmi les participants à ces manifestations se trouvait Marcelo Catrillanca, le père du jeune Camillo, dont l’assassinat par des membres du Groupe d’Opérations Spéciales des Carabiniers (GOPE), a mis en évidence un réel malaise parmi ce corps des forces de l’ordre, et a déclenché de nombreuses manifestations de protestations dans plusieurs points du pays.
Plus précisément, l’une des revendications des mapuches concerne le retrait des carabiniers de cette région car, bien que le Gouvernement de SebastiánPiñera ait récemment annoncé le retrait du GOPE, ce corps de carabiniers de trouve toujours en Araucanie sous prétexte de combattre les actions terroristes, a expliqué le président.
Selon les médias les membres des forces de l´ordre blessés ont été agressés avec des objets contondants, alors qu’on ne parle ni de blessés ni de détentions parmi les participants à ces manifestations.
On rapporte également des blocages de routes dans les environs de Purén, Lumaco, Traiguén et de Los Sauces, tandis que le futur emplacement du champ d’éoliennes de Palermo de Pailahueque a été pris d’assaut par les manifestants.
Le bâtiment de la Municipalité de Ercilla a également été occupé mais les carabiniers ne sont pas intervenus dans cette localité car le maire n’a pas sollicité leur présence.
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