Paris, 9 août (Prensa Latina) En réponse aux critiques lancées hier par la président des États-Unis, Donald Trump, le gouvernement français a aujourd’hui affirmé qu’il n’avait pas besoin d’autorisation pour maintenir des contacts avec l’Iran afin de réduire les tensions existant dans le Golfe Persique.
« En ce qui concerne l’Iran, la France s’exprime en toute souveraineté. Notre pays est fortement engagé dans le maintien de la paix et de la sécurité dans cette région. Il n’a besoin d’aucune autorisation pour agir comme il le juge utile », a déclaré le ministre des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Le chef de la diplomatie française a réitéré que Paris continue à honorer les termes de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire de Téhéran, un traité signé en 2015 entre le pays perse et d’autres puissances, dont Washington, qui s’est ensuite retiré unilatéralement de cet accord, et a appelé les autres pays à appliquer des sanctions contre Téhéran et à la confrontation.
« Nous, nous respectons notre signature, comme le font d’autres signataires du traité (l’Allemagne, la Chine, la Russie et le Royaume-Uni). Seuls font exception les États-Unis. Pour notre part, nous exigeons que l’Iran respecte aussi sa part des obligations », a-t-il averti.
La veille, sur son compte Twitter, Trump avait écrit que l’Iran connait de graves problèmes financiers et qu’il cherche désespérément à prendre contact avec l’administration nord-américaine, mais « il reçoit des signaux contradictoires de tous ceux qui prétendent nous représenter, y compris du président français, Emmanuel Macron ».
« Je sais qu’Emmanuel a de bonnes intentions, tout comme les autres, mais personne ne peut parler au nom des États-Unis. Personne n’est autorisé, de quelque manière que ce soit, à nous représenter », a-t-il ajouté.
Pour Le Drian, la situation actuelle -qui pourrait aller jusqu’à déchaîner une confrontation militaire entre les diverses parties- requiert des initiatives politiques susceptibles de rétablir le dialogue.
« C’est ce que recherche le président Macron, en toute transparence envers les alliés de la France et, en premier lieu, envers les gouvernements européens signataires de l’accord de 2015 », a affirmé le chancelier français, qui a assuré que Washington avait été tenu informé de ses démarches.
Ces dernières semaines, les gouvernements iraniens et français ont eu des contacts, incluant, entre autres, une conversation téléphonique entre Macron et son homologue iranien, Hassan Rouhani, ainsi qu’une visite à Paris du vice-ministre des Affaires Étrangères, Abbas Araghchi, porteur d’un message du président perse.
Par ailleurs, le 2 août dernier, la France a rejeté la décision des États-Unis de sanctionner le ministre des Affaires Étrangères iranien, Mohammad JavadZarif, une mesure contre-productive, selon Paris, quand il s’agit d’alléger les tensions dans le golfe persique.
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