Bogotá, le 8 octobre (Prensa Latina) Les membres des communautés indigènes de Colombie -un secteur de la population fréquemment victime de violence- ont fait état hier de nouvelles menaces et ont signalé la présence d’individus armés sur leurs territoires. Le Conseil Régional des Indigènes du Cauca (CRIC) a fait paraître un communiqué indiquant que le chef indigène Hermès Pete Vivas avait reçu le « conseil » de ne pas promouvoir, ni de consolider la garde indigène dont la fonction est de protéger les biens et de garantir la vie des occupants des territoires indigènes et que sa famille aurait à en subir les conséquences si ce dernier refusait d’obtempérer.
Le CRIC s’est également plaint de « la présence constante dans les terroirs indigènes de Tierradentro d’inconnus habillés en civil mais portant des armes de courte et longue portées ».
Dans la région de Terradentro, surtout dans les zones rurales et à l’intérieur des communautés autour de la municipalité de Páez-Belacazar, on note une forte présence de l’armée nationale, ce qui génère de l’inquiétude et présente un danger imminent pour les communautés de la région, précise le communiqué.
Le but de ces forces présentes sur le terrain est de garantir les intérêts particuliers de la politique de l’actuel gouvernement national mais nullement de protéger les intérêts collectifs des territoires indigènes, poursuit le communiqué.
« A l’intérieur de nos territoires », explique ce texte, » aucun groupe armé, légal ou illégal, ne peut prétendre être le représentant de la sécurité et du bien-être de la collectivité; au contraire: les actes de tels groupes ne peuvent qu’être source d’angoisses et de manque d’harmonie dans notre espace territorial ».
« Nous avons le droit et le devoir de contrôler ce territoire et nous condamnons tout acte de violence de ces groupes armés dont le seul but est de semer la zizanie et de rompre la bonne entente entre les habitants de nos communautés », souligne le communiqué.
« De même », y signale-t-on, « nos communautés souffrent du contexte de conflits dans lequel est plongé notre pays. Leurs habitants sont victimes de menaces constantes, de persécutions, d’assassinats, d’expulsions et de déplacements de la part de certaines personnes, de certains groupes politiques ou armés ».
L’Organisation des Indigènes de Colombie (ONIC) a récemment précisé que depuis l’arrivée au pouvoir de ce Gouvernement, il y a un peu plus d’un an, 102 leaders indigènes ont été assassinés. Le chiffre monte à 167 si l’on prend novembre 2016 pour date de départ, c’est-à-dire la date de la signature de l’Accord de Paix entre l’État et l’ancienne guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple (FARC-EP).
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