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Un an après un massacre en Haïti, les organisations sociales demandent toujours justice pour les victimes

Port-au-Prince, 14 novembre (Prensa Latina) Hier, un an après le massacre de La Saline, qui a fait des dizaines de morts dans un quartier de cette capitale, des organisations sociales continuaient toujours de demander justice pour les victimes en Haïti.

Le 13 novembre 2018, des dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants ont été tués, torturés et incendiés par des membres de gangs qui tentaient d’accéder au contrôle de la zone où s’installe l’un des marchés informels les plus grands et les plus lucratifs du pays, selon un rapport du Bureau des Affaires Pénales de la Police Judiciaire.

D’après l’enquête, les victimes ont été tuées, puis découpées, et leurs restes jetés dans des tas d’ordures, dans les égouts ou encore brûlés à la vue déconcertée de leur famille.

Elle souligne également que des femmes ont été violées en présence de leur mari et même de leurs enfants.

Le Collectif des Défenseurs des Victimes de La Saline a appelé la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme à se prononcer sur ces faits et a obligé l’État haïtien à reprendre la recherche des responsables.

L’organisation a également critiqué le fait que le Gouvernement n’ait pas fourni d’aide humanitaire aux victimes qui ont dû quitter la zone à la suite de ce ‘massacre’.

Pendant un an, beaucoup ont continué à errer, vivant dans les rues, après une première escale de plusieurs mois, sur la Place Italienne, sur l’avenue Bicentenaire, au cœur de la capitale haïtienne, a déploré le Collectif.

L’enquête de police a suggéré qu’au moins 70 personnes devraient être arrêtées pour les ‘actes répréhensibles’, dont Fednel Monchery, ancien directeur général du Ministère de l’Intérieur, Joseph Pierre Richard Duplan, ancien délégué départemental de l’Ouest, et les officiers de police Gregory Antoine et Jimmy Cherizier, qui ont toujours nié leur implication.

En plus du rapport officiel, le Réseau National de Défense des Droits de l’Homme a indiqué qu’au moins 59 personnes avaient été tuées, que deux avaient disparu et que 150 maisons avaient été vandalisées à La Saline.

Son coordinateur, Pierre Esperance, a qualifié les faits de ‘massacre d’État’, dénonçant les tentatives des auteurs de créer un climat d’insécurité et ainsi tenter d´entraver la mobilisation anti-gouvernementale massive du 18 novembre 2018.

De son côté, la Mission de l’ONU pour le Soutien à la Justice a publié un rapport dans lequel elle indique qu’au moins 26 personnes ont perdu la vie, y compris des enfants et des femmes, et que ces dernières ont été préalablement victimes de viols collectifs.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’organisme international, a critiqué l’inaction des autorités dans cette affaire et le fait qu’aucune procédure pénale n’ait été engagée contre des policiers ou des fonctionnaires soupçonnés d’être impliqués.

Ce mercredi, à l’occasion de l’anniversaire des événements, des membres de la plateforme NoupapDomi (Nous ne dormirons pas), qui maintiennent une position forte contre le Gouvernement actuel, sont arrivés dans le quartier et ont réaffirmé qu’ils continuaient à travailler pour obtenir justice, réparation et soutien aux victimes.

Peo/ale/ane

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