Quito, 18 février (Prensa Latina) La Police Internationale (Interpol) a rejeté une nouvelle demande de l’Équateur de décréter une notice rouge contre d’anciens fonctionnaires du gouvernement de Rafael Correa, ce que certains reconnaissent aujourd’hui comme un nouveau coup dur porté à la persécution menée par l’Exécutif.
Cette fois-ci la demande concernait Vinicio Alvarado, ancien secrétaire national de la communication, ministre du tourisme et secrétaire de l’administration pendant la gestion de l’ex-président Correa, et qui fait maintenant partie des 21 personnes poursuivis pour corruption présumée dans l’affaire connue sous le nom de Soborno (pôt-de-vin).
Selon des articles parus dans la presse, Interpol a conclu que la demande n’était pas fondée, conformément à l’article 3 du statut de l’entité.
Ce dernier fait référence au fait que ‘toute activité ou intervention sur des questions ou des affaires de nature politique, militaire, religieuse ou raciale est strictement interdite à l’Organisation’.
L’instance a ensuite confirmé qu’elle effacerait de sa base de données toutes les informations concernant Alvarado.
De l’avis d´analystes politiques, d´avocats et de représentants des citoyens, cette décision constitue un nouveau revers pour la justice équatorienne, que certains jugent partiale.
« Interpol est clair. En Équateur, il y a des persécutions politiques et elle ne se prêtera pas aux pitreries du gouvernement moréniste (du nom de l´actuel président : Lenin Moreno)’, a déclaré le Mouvement Révolution Citoyenne sur son compte Twitter officiel.
De son côté, l’avocat en exercice Nelson Rivera a souligné que l’Équateur n’avait pas respecté les normes judiciaires minimales dans sa requête.
Interpol avait préalablement rejeté d’autres demandes de recherche, d’arrestation et d’extradition, notamment deux demandes de Notice Rouge contre l’ancien mandataire Correa, en décembre 2018 et en mai 2019.
Une demande similaire contre l’ancien chancelier Ricardo Patiño a également été rejetée au motif qu’elle ne respectait pas les articles 2 et 3 du Statut d’Interpol.
En février 2019, l’entité a également indiqué qu’elle n’avait pas répondu à la demande de recherche et d’arrestation de l’ancien commissaire à l’information et à la communication, Carlos Ochoa, car le délit présumé pour lequel l’ancien fonctionnaire faisait l’objet d’une enquête était de nature administrative.
La notice rouge est une notification concernant les fugitifs recherchés en vue de poursuites ou d’une condamnation adressée aux services de détection et de répression du monde entier pour localiser et arrêter provisoirement une personne en attendant son extradition, sa remise ou des actions judiciaires similaires.
Les spécialistes qui suivent ces affaires s’accordent à dire que les réponses d’Interpol sont un autre signe de la reconnaissance, au niveau international, de la judiciarisation de la politique dans cette nation andine par des procès en cours (souvent dénommée Lawfare) contre les ‘correïstes’ (anciens fonctionnaires ou partisans de l’ancien président Rafael Correa, 2007 à 2017).
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