Brasilia, 6 avril (Prensa Latina) L’ancien président bolivien Evo Morales (2006-2019) a qualifié de coup d’État pour le lithium les attaques qui ont mis fin à son mandat le 10 novembre dernier, après qu´il ait démissionné sous la pression militaire, et que son pays est maintenant gouverner par un Exécuitf de facto.
Dans une interview accordée à la revue Fórum ce week-end, Morales a expliqué que ‘le coup du lithium est dû au fait que nous avons les plus grandes réserves de lithium du monde, plus grandes que le Chili et l’Argentine, et nous avions un projet d’industrialisation du lithium à notre compte, et les États-Unis n’ont pas pardonné notre politique’.
Il a indiqué que « nous étions en train d’expérimenter des usines pilotes pour fabriquer des batteries au lithium et d’autres produits à valeur ajoutée. Nous pourrions ainsi avoir plus de souveraineté dans la fixation du prix international du produit ».
Il a souligné que ‘le coup porté au modèle économique est dû au fait que nous avons montré qu’une autre Bolivie est possible. Durant mes 13 années de mandat, la Bolivie a connu la plus forte croissance de l’Amérique Latine pendant six ans, et cela sans le soutien d’organisations financières comme le FMI (Fonds monétaire international). Notre gouvernement a montré qu’une autre Bolivie est possible, avec un projet de développement social’.
Morales a réaffirmé que ‘le coup d´État est aussi contre les indigènes parce qu’il est basé sur les politiques racistes et fascistes du passé, avec le soutien évident des États-Unis’.
Les putschistes ont été stimulés par des messages de ‘mort à l’indien, mort à Evo, mort aux symboles des communautés et des peuples paysans de Bolivie’, a-t-il estimé.
Le leader populaire bolivien a rappelé que depuis l’élection de son parti politique, le Mouvement Vers le Socialisme-Instrument Politique par la Souveraineté des Peuples (MAS-IPSP), des tentatives successives de coup d’État ont eu lieu de la part de la droite envers la démocratie du pays, toutes avec le soutien des États-Unis.
Il a précisé que sa renonciation à la présidence et son départ ultérieur de la Bolivie (il est actuellement réfugié politique en Argentine) étaient une mesure visant à protéger le peuple bolivien, car les forces putschistes de la police militaire, les forces armées et l’extrême droite, soutenues par les États-Unis, menaçaient de faire couler le sang.
Il a déclaré qu’il y avait eu une conversation entre les dirigeants politiques du gouvernement et le parti pour qu’ils démissionnent et quittent le pays pour tenter de contenir la violence de l’extrême droite.
L’ancien président a déclaré que les sondages actuels indiquent que s’il y avait des élections aujourd’hui, le MAS-IPSP aurait plus de 50 pour cent des voix.
Pour Morales, les partisans du coup d’État se sont repentis et il y a des incertitudes pour les prochains jours, car avec l’épidémie du virus SARS-CoV-2, les élections prévues pour le 3 mai prochain ont été annulées.
« Nous espérons que les responsables politiques au pouvoir prendront en compte la population et s’efforceront de prendre soin de sa santé et de ses besoins. Je suis sûr que le parti reviendra au gouvernement et que nous appliquerons des politiques qui donnent la priorité au peuple, aux Indiens, aux travailleurs, contre le pouvoir impérialiste », a-t-il manifesté.
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