Par Joel Michel Varona*
La Havane, 3 mai (Prensa Latina) Le monde a changé : c’est une phrase répétée dans tous les coins du monde, mais ce qui reste inaltérable, c’est l’hostilité des États-Unis contre Cuba au milieu d’une pandémie qui maintient le monde en suspens.
Une telle politique -rejetée par l’écrasante majorité des pays de la communauté internationale dans les forums les plus divers- entrave l’action des autorités sanitaires de l’île des Caraïbes dans leur lutte contre le Covid-19.
Toutefois, la plus grande des Antilles a été contactée par de nombreux gouvernements qui ont demandé de l’aide pour lutter contre une pandémie qui, en quelques mois, a touché plus de deux millions de personnes. Dans ce contexte, la solidarité de la petite île ne s’est pas fait attendre.
Cette politique de la Maison Blanche a brisé les liens du pays antillais avec deux de ses fournisseurs habituels de respirateurs artificiels, un équipement clé pour la prise en charge des cas les plus graves de la maladie causée par le virus SARS-Cov-2.
Les fabricants imt Medical ag et Acutronic ont annoncé la fin des liens avec la plus grande des Antilles, après leur acquisition par la société étasunienne Vyaire Medical Inc.
‘Malheureusement, la directive d’entreprise que nous avons aujourd’hui est de suspendre toute relation commerciale avec Medicuba’ ont argumenté les deux fournisseurs.
Cuba -par l’intermédiaire de l’entreprise d’État Medicuba- a essayé d’acquérir des produits avec 60 sociétés nord-américaines. Seuls deux d’entre elles ont répondu, dont Bayer, avec laquelle un accord a été signé, mais qui n’a pas été concrétisé par l’interdiction du Département du Trésor invoquant une prétendue expiration du permis. Cependant, le vice-président de Medicuba, Lázaro Silva, a assuré que Cuba dispose des ressources nécessaires pour faire face au Covid-19, en dépit du renforcement du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis.
Silva a expliqué qu’avant que la situation provoquée par le virus SARS-Cov-2 ne se complique, l’île a acquis d’importants intrants pour combattre et contrôler la pandémie, au milieu d’une féroce persécution financière de la part du gouvernement nord-américain.
Le directeur, qui a démenti les rumeurs selon lesquelles Washington avait assoupli sa politique hostile et vendait des médicaments à la nation antillaise, a précisé que certaines entités aux États-Unis étaient prêtes à apporter leur aide, mais que les règles établies par Washington les en empêchaient.
Il a fait observer que les matériels, équipements et fournitures médicales avaient actuellement augmenté en valeur et que les prix du fret avaient également augmenté, ce qui obligeait l’État cubain à consacrer davantage de ressources financières à cet effet.
Silva a déclaré que le blocus étasunien est intégral et a cité comme exemple l’impossibilité d’un don du géant chinois du commerce électronique Alibaba d´arriver à destination.
Il s’avère que son transporteur, une société nord-américaine, a refusé à la dernière minute son mandat au motif que les règlements de la Maison Blanche l’en empêchaient.
Le pays, a-t-il souligné, continue de travailler avec divers fournisseurs pour acheter des masques, des moyens de protection, entre autres intrants.
Plusieurs d’entre eux ont augmenté les prix et d’autres maintiennent de bonnes offres, a précisé Silva, qui a avancé qu’arriveront plus de dons, principalement de Chine.
Nous ne cherchons pas seulement des médicaments contre le Covid-19, mais pour d’autres maladies qui existent déjà dans la plus grande des Antilles. Nous devons également reconstituer les stocks que nous dépensons, a souligné Silva.
Il faut s’assurer que les intrants soient là, a condamné Silva qui, en plus de condamner le blocus étasunien, a répudié la campagne diffamatoire contre les brigades médicales de la plus grande des Antilles qui sauvent des vies sous différentes latitudes de la planète.
Cuba : solidarité en temps de pandémie
La plus grande des Antilles compte 95 mille médecins, 84 mille infirmières et infirmiers et un indicateur de neuf médecins pour mille habitants. Au total, Cuba dispose de ressources humaines suffisantes pour fournir des soins de qualité à sa population et aider d’autres nations.
Plus de 20 brigades médicales de Cuba sont déployées pour répondre à l’appel de l’Organisation Mondiale de la Santé à combattre, par la solidarité, les effets déjà dévastateurs du nouveau coronavirus sur l’espèce humaine.
La portée des brigades médicales cubaines – au milieu de la pandémie, pour aider à contenir dans ces territoires la propagation de la maladie-atteint des pays d’Europe, d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Afrique et du Moyen-Orient. Depuis deux ans, le président des États-Unis, Donald Trump, a commencé à critiquer les programmes d’envoi de personnel de santé cubain.
Cependant, Cuba a insisté sur le fait que les brigades montraient le caractère humaniste de la révolution et, malgré les campagnes de discrédit, elle maintient la coopération médicale.
Tout cela répond logiquement aux principes humanistes et solidaires sur lesquels se fonde le processus social initié en 1959, au-delà des manipulations médiatiques et des calomnies dont l’internationalisme cubain est la cible.
Selon le Ministère des Affaires Étrangères, aux États-Unis, au lieu de se consacrer à la promotion de la coopération et d´encourager une réponse conjointe, de hauts fonctionnaires du Département d’État de ce pays passent leur temps à émettre des déclarations de menace contre les gouvernements qui, face au drame de la pandémie, choisissent souverainement de demander de l’aide à Cuba.
L’ampleur de la crise actuelle nous oblige à coopérer et à pratiquer la solidarité, y compris en reconnaissant les différences politiques. Le virus ne respecte pas les frontières et les idéologies, car il menace la vie de tous et il est de la responsabilité de tous de l’affronter.
peo/Alb/joe
* L’auteur est journaliste à la rédaction Science et Technique de Prensa Latina.