Mexique, 13 mai (Prensa Latina) Le gouvernement mexicain a demandé lundi au gouvernement des États-Unis des éclaircissements sur la remise d’armes au crime organisé dans le cadre d’une opération dénommée Fast and Furious en 2009, sous le gouvernement de Felipe Calderón.
Dans une note diplomatique lue aujourd’hui par le ministre des Affaires Étrangères, Marcelo Ebrard, il est indiqué que si, comme le montrent les preuves, le gouvernement de l´époque mexicain a connu et autorisé cette opération, il s´agirait de graves violations de la constitution politique de la part de ceux qui occupaient les plus hautes fonctions du pays, puisqu’ils auraient menti au Congrès de l’Union et à la société.
Si, au contraire, il est montré que l’opération n’était pas connue et autorisée, alors les autorités des États-Unis auraient agi sur le territoire mexicain à l’insu du gouvernement et auraient livré des armes à la criminalité organisée provoquant des homicides et d’autres crimes graves et la souveraineté nationale du Mexique aurait donc été violée.
La note diplomatique fait l’historique de l’opération, menée par l’Agence nord-américaine de contrôle des boissons alcoolisées, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF en anglais), connue sous le nom de ‘Fast and Furius’, qui a commencé à être mise en œuvre à la fin de 2009, à la mi-mandat du gouvernement de Calderon.
Il est noté que cette opération a été reconnue par le Département de la Justice des États-Unis dans un rapport publié en septembre 2012, et qu’elle a impliqué le transport de plus de 2.000 armes de gros calibre au Mexique.
Celles-ci sont entrées sur le territoire national dans le but d’être ensuite suivies pour obtenir des renseignements sur le commerce illégal d’armes au Mexique et de poursuivre les responsables devant la justice, mais ont été utilisées pour commettre des crimes au Mexique, aux États-Unis et même dans des pays tiers.
À ce jour, cet objectif n’a pas été atteint, si bien que le trafic illicite d’armes a continué de croître ces dernières années et que la communication et la planification de l’opération entre les autorités nord-américaines et mexicaines n’ont pas été suffisamment clarifiées.
Le gouvernement des États-Unis a publié une déclaration de l’ancien secrétaire à la justice Eric Holder, qui a affirmé que les autorités mexicaines étaient au courant de l´opération.
L’identification de l’appartenance de chaque arme à l’opération sur le territoire mexicain ‘n’a pu se faire qu’avec la pleine participation des plus hautes autorités de notre pays’, ajoute le texte.
Il rappelle que le Bureau du Procureur général a transmis une demande à l’ATF en septembre 2019, ratifiée le 20 février de cette année, pour recueillir les documents des déclarations des personnes impliquées dans l´opération.
En conséquence, il est à présent demandé de fournir au Gouvernement mexicain toutes les informations disponibles concernant cette opération, dans l’esprit de coopération et de confiance mutuelle qui régit les relations étroites entre les deux pays, conclut le texte.
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