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Une rapporteuse de l’ONU qualifie de farce le procès pour l´assassinat du journaliste saoudien

Doha, 11 septembre (Prensa Latina) La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Agnes Callamard, a qualifié aujourd’hui de farce les résultats d’un procès pour l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Kashoggi.

Dans une interview exclusive accordée à la télévision Al Jazeera, Callamard a estimé que la sentence n’était ni juste, ni transparente et qu’elle n’abordait pas la responsabilité du gouvernement saoudien.

Kashoggi, assassiné en octobre 2018, dans un consulat saoudien à Istanbul, en Turquie, a été victime d’un crime planifié, prémédité et conçu par les autorités du royaume, a-t-elle dénoncé.

Un tribunal a prononcé des peines de 20 ans de prison à l’encontre de cinq personnes, a-t-elle signalé, et a condamné trois autres personnes de 7 à 10 ans de prison, dans l’intention de dissiper la culpabilité des auteurs intellectuels.

En juin 2019, Callamard a publié un rapport sur des preuves crédibles que Khashoggi est mort à la suite d’une exécution extrajudiciaire préméditée dont l’État saoudien est responsable.

Les personnes qui ont planifié le crime, a-t-elle affirmé, n’ont été ni citées ni inculpées.

Un autre versant du sujet, selon la spécialiste de l’ONU, est l’application de la confidentialité qui n’est possible que dans des circonstances très spéciales et non dans le cas présent.

Les tueurs à gages, tous de rang inférieur, ont été condamnés à des peines pour les crimes les plus graves, tandis que ceux qui ont ordonné le crime n’ont jamais été signalés, a-t-elle précisé.

La rapporteuse de l’ONU a critiqué les cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité (Chine, France, Russie, Royaume-Uni et États-Unis) qui, invités aux auditions, sont devenus complices. Ils ont signé un accord de confidentialité qui les rend complices, a-t-elle expliqué.

Le procès a été un théâtre pour faire plaisir à ce quintette, car le crime a eu plusieurs dimensions qui ont été ignorées, il y a eu torture et disparition du corps, il a été perpétré en Turquie et aucune de ces considérations n’a été prise en compte, a-t-elle indiqué.

Les accusés ont reconnu avoir tué Jamal Khashoggi, mais leur identité n’est pas connue, bien qu’ils correspondent aux personnes identifiées par la Turquie comme ayant tué et démembré le journaliste.

C’était un crime d’Etat, a-t-elle insisté, pour lequel des comptes doivent être rendus, et pas seulement de la part des petits soldats.

peo/mem/arc

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