Lima, 17 novembre (Prensa Latina) La candidate présidentielle progressiste Verónika Mendoza a proposé aujourd’hui que, face à la grave crise péruvienne, le peuple décide s’il veut changer la Constitution néolibérale en vigueur lors d’une consultation simultanée lors des élections générales d’avril 2021.
« Nous proposons, dans le cadre de la sortie démocratique à cette crise, que le 11 avril 2021, en plus d’élire le nouveau gouvernement, nous ayons la possibilité de décider, dans une deuxième urne, si nous voulons ou non une nouvelle Constitution », a déclaré la candidate du bloc de gauche Juntos por el Perú (JP, Ensemble pour le Pérou).
Elle a ajouté que le peuple souverain doit prendre une décision démocratiquement et qu’il faut désormais ouvrir une discussion entre les jeunes, les femmes, les paysans et les commerçants sur le type de constitution que nous voulons.
La proposition est formulée au milieu de commentaires sceptiques ou modérément optimistes sur la possibilité que le nouveau président de transition, Francisco Sagasti, puisse résoudre la crise sociale et politique, également motivée par la pandémie de la Covid-19 et son impact économique grave.
Soulignant la profondeur de la crise, Mendoza a signalé qu’elle n´a pas débuté avec la destitution du président Martín Vizcarra, le 9 novembre dernier, suivie par la démission de son successeur, Manuel Merino, sous la pression de protestations d’une ampleur jamais vue dans le pays selon la propre presse nationale.
« Nous traînons une crise politique depuis des années, avec tous nos anciens présidents poursuivis pour corruption, avec un État qui tombe en morceaux, qui n’a pas pu garantir la santé et l’éducation des gens pendant la pandémie », a déclaré Mendoza.
Elle a ajouté qu’une telle situation montre qu’il ne suffit pas d’un changement de personnes, mais qu’il faut des changements de fond, des règles du jeu.
La demande d’une nouvelle constitution a été soulevée lors des protestations d’un important groupe de jeunes politisés, à Lima comme à l’intérieur du pays.
D’autre part Mendoza s’est solidarisé avec les familles d’Inti Sotelo et Brian Pintado, les jeunes morts lors de la répression des manifestations, devenus martyrs et symbole de la rébellion de rue contre Merino et les politiciens traditionnels.
Puis elle a exigé que l’État indemnise les familles des victimes de la répression et prenne en charge les frais de soins des blessés, et que Gabriel Rodriguez et Luis Araujo, disparus lors des manifestations de samedi dernier, soient retrouvés.
L’ancien mandataire Merino, son premier ministre, Ántero Flores-Aráoz, et son ministre de l’Intérieur, Gastón Rodriguez, ainsi que les chefs de la Police nationale et de Lima, font l’objet d’une enquête du ministère public en tant qu’auteurs potentiels des crimes d’homicide aggravé et d’abus d’autorité à la suite de la mort des deux jeunes susmentionnés.
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