Par Jorge Luna
La Havane, 21 janvier (Prensa Latina) Cuba fait aujourd’hui face à plus de six décennies de guerre médiatique, commencée y compris avant le triomphe révolutionnaire de 1959, et déployée par les États-Unis avec une férocité particulière sous l’administration sortante de Donald Trump,
En pleine guerre de guérilla dans la Sierra Maestra contre le régime de Fulgencio Batista, d’importants médias nord-américains ont assuré que le chef rebelle Fidel Castro avait été tué, une fausse information (maintenant appelée Fake news) reproduite des dizaines de fois dans la presse régionale et mondiale.
Ce mensonge a été réfuté en 1957, lorsque le journaliste nord-américain Herbert Matthews, du New York Times, a publié une interview exclusive de Fidel Castro, comme l’ont ensuite fait tout au long de la guerre les journalistes Jorge Ricardo Masetti, argentin, et Carlos María Gutiérrez, uruguayen, entre autres.
En 1958, les chefs rebelles ont manifesté l’utilité d’avoir leurs propres médias et c´est ainsi qu´est née Radio Rebelde pour informer sur les combats et les objectifs de la Révolution.
Après le triomphe, le 1er janvier 1959, d’importants médias nord-américains lancèrent de nouvelles critiques contre la révolution naissante, notamment sur les procès publics à l´encontre des criminels de guerre et les personnes ayant participé à la répression sanglante du régime vaincu.
Le 13 janvier 1959, le commandant en chef a dénoncé cette campagne médiatique nord-américaine, qu’il a décrite comme la plus infâme, la plus criminelle et la plus injuste jamais lancée contre un peuple.
Durant les premiers jours de la Révolution, Fidel Castro a convoqué, les 21 et 22 janvier, 400 journalistes étrangers et quelques membres du Congrès nord-américains pour participer à l’Opération Vérité et assister aux procès et ainsi connaître la réalité de Cuba.
Lors de ces journées, décrites alors comme la ‘plus grande conférence de presse du monde’, le leader cubain a dénoncé le monopole de l’information des agences états-uniennes et a évoqué la nécessité pour l’Amérique Latine d’avoir sa propre voix.
‘La presse d´Amérique devrait être en possession de moyens lui permettant de connaître la vérité et de ne pas être victime du mensonge’, a-t-il souligné à l´époque.
Au terme de l’Opération Vérité, au cours de laquelle les visiteurs ont eu pleinement accès aux procès, Fidel Castro s’est rendu au Venezuela le 24 janvier et y a réitéré l’idée de fonder un média qui défende les peuples latino-américains.
Cinq mois plus tard, le 16 juin, avec la collaboration d’éminents journalistes cubains et latino-américains, est née l’Agence d’information latino-américaine Prensa Latina, le premier média alternatif de la région.
Avec près de 40 correspondants dans le monde, l’agence (www.prensa.latina.cu) célèbre cette année son 62e anniversaire en résistance à la longue guerre médiatique des États-Unis.
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