Riad,
Dans une liste de « demandes » présentée par le Koweït, qui fait office de médiateur dans la crise déclenchée le 5 juin dernier, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis (EAU), le Bahreïn et l’Égypte exigent également aux autorités qataries de mettre fin à la présence militaire turque sur son territoire.
Ce 5 juin dernier, les gouvernements de Riyad, Abu Dhabi et Manama, tous membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ont annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Doha, lui ont imposé un embargo frontalier et lui ont coupé tout lien aérien et commercial en l’accusant de financer et soutenir le terrorisme.
Le boycott du Qatar implique également l’Égypte et d’autres pays arabes et islamiques qui ont coupé ou réduit le niveau de leurs relations.
La liste d’exigences, à satisfaire par Doha pour rétablir les relations avec ces pays, exige au cheik Tamim bin Hamad Al-Thani une sorte de cession de souveraineté sur des sujets sensibles comme la sécurité, la défense et la diplomatie.
Parmi les demandes qui font références à Téhéran, sont également présentes celles d’expulser du territoire qatari des membres du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique, une entité militaire iranienne qui combat en Syrie, et d’annuler toute coopération militaire avec la nation perse.
« Seul sera permis avec l’Iran le commerce, ou échange, qui respecte les sanctions internationales et des États-Unis », est-il précisé dans le communiqué qui, d’autre part, exige à « rompre tout lien avec des organisations terroristes », dont les Frères Musulmans en Égypte, l’État Islamique, le réseau Al-Qaeda et le mouvement de résistance libanais Hizbulah, que Doha devra déclarer formellement comme groupes terroristes.
Une autre des demandes est celle de la fermeture de la chaîne de télévision qatarienne Al-Jazeera, ainsi que ses fréquences et stations affiliés.
S’il désire reprendre les relations avec ses anciens partenaires, le Qatar devra également « mettre immédiatement fin à la présence militaire turque sur son territoire et annuler toute coopération militaire avec Ankara à l’intérieur du pays ».
De plus, le Qatar a été fermement invité à « arrêter de s’immiscer dans les affaires internes de pays souverains », à « stopper tout contact avec des opposants politiques dans les quatre pays », ne pas « octroyer la citoyenneté qatarie à des personnes de ses nations » et payer « réparations et compensations pour les vies perdues ».
En plus de « s’aligner militairement, économiquement, politiquement et socialement sur d’autres pays arabes et le CCG », le Qatar devra répondre sous 10 jours « ou la liste sera considérée comme invalide ». Et dans le cas où elle est acceptée, il devra « permettre la surveillance de son exécution sur le terrain selon une régularité minutieuse ».
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