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Le règne de la « justice de l’ennemi » dénoncé au Brésil

Brasilia, 20 juillet (PL) La présidente constitutionnelle déchue Dilma Rousseff a dénoncé le règne de la « justice de l’ennemi » au Brésil suite à la décision du juge Sergio Moro de confisquer les biens de Luis Inacio Lula da Silva.
« Séquestrer la propriété où vit Lula avec sa famille et bloquer ses comptes personnels est une persécution, une nouvelle injustice », a-t-elle manifesté sur les réseaux sociaux.

Dilma a fait remarquer que « le fondateur du Parti des Travailleurs (PT) est victime d’une réelle guerre juridique et a signalé que le règne de la « justice de l’ennemi » (terme inventé en 1985 pour définir les sanctions appliquées non pour la preuve d’un délit commis, sinon pour considérer son possible auteur dangereux) est parfaitement décrit par cet acte arbitraire ».

La veille, sur décision de Moro, la Banque Centrale a bloqué 606 mille 727 réales (près de 190 mille dollars) déposés sur quatre comptes bancaires. Ont été également confisqués trois appartements et un terrain, propriétés de Lula, toutes à Sao Paulo où il vit, et deux voitures. En répudiant par une déclaration publique l’innombrable action, le PT a souligné que « dans toute son histoire le Brésil n’a jamais connu une persécution judiciaire, médiatique et politique aussi destructrice que celle dont est victime l’ancien président ».

L’organisation a déploré le fait qu’en bloquant les biens de Lula, « Moro ordonne une peine d’asphyxie économique qui prive l’ancien chef d’État de sa maison, des moyens de subsister et jusqu’à de se défendre des fausses accusations qui lui sont imputées ».

Le texte qualifie également de « mesquine » la décision de Moro, « lequel utilise la complicité de la Red Globo (groupe de presse et télévision majoritaire au Brésil) pour commettre tout type d’acte arbitraire à l’encontre du plus important leader populaire », est-il souligné.

Pour leur part, les avocats de l’ex-dignitaire ont qualifié la volonté du juge « d’illégale et abusive » et ont signalé que cette dernière « est restée secrète en les empêchant d’en prendre connaissance avant qu’elle ne soit rendue publique par des médias ».

Selon ces mêmes avocats, « une mesure de ce type se justifierait s’il y avait des preuves de l’existence de risque de dilapidation patrimonial », ce qui n’est pas le cas.

Le 12 juillet dernier, Moro a condamné Lula a neuf ans et six mois de prison pour les présumés délits de corruption passive et blanchiment d’argent. Ses avocats soutiennent qu’il est victime d’un jugement politique qui met en péril l’État de Droit et la démocratie au Brésil.

Par ailleurs, l’ex-président Lula a aujourd’hui affirmé qu’il avait maintenant « l’obsession de reprendre les rennes du pays pour qu’il se récupère et ainsi démontrer que cela est possible ».

« Ce pays ne mérite pas de traverser ce qu’il traverse », a-t-il souligné avant de faire remarquer que le « Brésil a besoin de récupérer l’estime de soi, l’espérance et la crédibilité qu’il perd tous les jours par l’exercice du Pouvoir Judiciaire, du Congrès et du président non élu Michel Temer ».

Faisant référence à l’opération anti-corruption Lava Jato, Lula a signifié que « combattre la corruption est une nécessité ; mais détruire des entreprises nationalisées au nom de cette bataille n’est pas justifiable et ne bénéficie pas au pays ».

Lula a également dénoncé les tentatives d’en finir avec le PT et a admis que ce dernier « a échoué en acceptant le jeu imposé par d’autres partis et en ne changeant pas la manière de faire de la politique. Cependant, le PT n’a pas commis 10% des erreurs qui lui sont attribuées ».

« Ils ont tronqué la démocratie (par le coup d’État parlementaire et judiciaire contre la présidente constitutionnelle Dilma Rousseff) et maintenant ils veulent éliminer la possibilité que le PT assume de nouveau la présidence de la nation », a-t-il précisé.

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