Brasilia,
« Après le coup d’État (contre la présidente constitutionnelle Dilma Rousseff), Temer a tenu la promesse de « sauver le Brésil ». Et aujourd’hui le pays n’a ni crédibilité économique, ni politique ; tous les jours ils annoncent une coupe budgétaire, et toujours à l’encontre des travailleurs », a-t-il déploré.
Interrogé au sujet des poursuites dont il fait l’objet, de la part des procureurs de l’opération anti-corruption Lava Jato et de la Police Fédérale, le fondateur du Parti des Travailleurs (PT) a expliqué que, selon des chroniqueurs politiques, le but de ces dernières est d’empêcher sa participation à la course présidentielle de 2018.
« Ils savent que si je reviens en 2018 ce sera plus fort, et que je suis capable d’armer une équipe, d’impliquer la société brésilienne dans le but de résoudre les problèmes, et de reconquérir la crédibilité de ce pays », a-t-il précisé.
L’ex dignitaire a insisté sur le fait que l’équipe spéciale de Lava Jato « agit comme un parti politique et se trouve esclave du réseau Globo (puissant groupe de média brésilien). Ils ont construit un énorme mensonge, selon lequel le PT était une organisation illicite et que Lula, étant la personne la plus connue, en était le chef », a-t-il dénoncé.
« Du coup, tout ce que Lula a fait durant son gouvernement c’est voler. Mais cette thèse ne se soutenant pas, maintenant ils ne savent pas comment se défaire de leurs propres mensonges », a-t-il insisté.
Dans une autre partie de l’entretien, l’ancien mandataire a dit se sentir aigri face à la situation du Brésil d’aujourd’hui, avec plus de 14 millions de chômeurs et plongé dans une profonde crise économique. Il a rappelé que lorsque Dilma a gagné les élections de 2014, le taux de chômage était d’à peine 4,5 pour cent, le plus bas de l’histoire du pays.
« J’ai déjà prouvé ce qu’il est possible de faire au Brésil ; et également le fait que le pauvre n’est pas le problème mais bien la solution », a-t-il souligné.
Lula a débuté une tournée, durant laquelle il visitera neuf États du nord-est du pays, qui se terminera le 5 septembre, et dont le but est d’ « écouter le peuple, savoir comment il se sent, et comment il est traité ».
Le projet « Lula pour le Brésil », pensé par le PT, prétend scruter la réalité du pays dans le contexte des transformations héritées des gouvernements de Lula et Dilma Rousseff, mais également de constater le démantèlement, entrepris par le président non-élu Michel Temer, des programmes et des politiques publiques de développement et d’inclusion sociale.
Par ailleurs, le quotidien Brasil 247 a aujourd’hui révélé que l’ex-titulaire de la Chambre des Députés, Eduardo Cunha a demandé de rouvrir les négociations avec le Cabinet du Procureur Général de la République pour sceller un accord de délation récompensée impliquant le président non-élu Michel Temer.
Cunha, artisan du coup d’État parlementaire et judiciaire perpétré l’année dernière à l’encontre de la présidente constitutionnelle Dilma Rousseff, et l’un des proches alliés de Temer, a été condamné en octobre dernier à 15 ans de prison pour corruption, blanchiment d’argent et évasion fiscale.
Bien avant d’être sanctionné, Cunha a prévenu Temer que s’il était attrapé, il pourrait faire tomber avec lui près de 150 députés, plus un ministre et un sénateur très proches de l’homme gouvernant le pays. Cependant, il s’est jusqu’à l’heure refusé à tenir une délation récompensée.
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