Mogadiscio,
La semaine dernière, deux camions chargés d’explosifs ont explosé en face d’un hôtel dans une rue du centre de cette capitale et dans un quartier proche. Ces explosions ont provoqué la mort de plus de 300 personnes et un nombre encore plus important de blessés. Cet attentat est considéré comme le plus meurtrier jamais connu en Afrique.
Les indices montrent que l’auteur a été un ex-soldat dont le village natal a été attaqué par une force conjointe de soldats étasuniens et de l’Armée de Somalie deux mois auparavant. Cette attaque a été réalisée à partir de fausses informations, et le bilan a été de 10 morts, dont les cadavres sont restés plusieurs jours non ensevelis en signe de protestation des familles et des anciens du clan qui ont demandé vengeance.
Des informations postérieures ont amené à penser que l’opération conjointe a été ordonnée suite à des informations déformées données par un clan rival dans le but d’en tirer parti.
Dès le début, les attentats de Mogadiscio ont été attribués à Al Shabab (Les Jeunes en arabe), le groupe armé islamiste loyal au réseau Al Qaeda qui a son quartier général dans ce pays. Mais le fait qu’il ne l’ait pas revendiqué a attirer l’attention de spécialistes.
Selon les enquêtes, lors du double attentat de samedi, une camionnette et un camion ont été utilisés ; ce dernier était chargé de 350 kilos d’explosifs militaires et domestiques et les cibles ont été des bâtiments de l’ONU, des sièges d’ambassades et le quartier général des forces de l’Union Africaine dans ce pays.
L’auteur présumé a intégré l’Armée en 2010, mais a déserté cinq ans plus tard pour se joindre à l’EI.
Au milieu de l’année en cours, les États-Unis ont envoyé un contingent de spécialistes militaires dans cette capitale qui s’ajoute à un autre groupe stationné ici depuis plusieurs mois. Leur mission est d’entrainer l’Armée somalienne aux tactiques antiterroristes.
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