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Vénézuela: une fois de plus, l’alarme retentit

Par Luis Beatòn*

Caracas (Prensa Latina) Une fois de plus, l’alarme retentit dans le Vénézuela de Simon Bolivar; le gouvernement tente de freiner l’assaut d’une agression économique qui semble s’éterniser mais l’hyper-inflation est dévastatrice.

À l’évidence, les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur essaient de créer une atmosphère propice pour continuer leur propagande au sujet d’une « crise humanitaire » justifiant une invasion contre un pays qui appartient à une région dont la majorité des états membres s’accordent pour dire que c’est une zone de paix.

Certains indices confirment que ce plan de déstabilisation n’a pas été abandonné et justifient craintes et alarmes. Un aigle vorace vole en cercles au-dessus d’une nation engagée sur le chemin de l’indépendance, une nation décidée à vivre librement son destin, débarrassée de toute tutelle, une  nation dotée d’une quantité de richesses que n’importe quel empire convoiterait et voudrait avoir sous son contrôle.

Pétrole, gaz, lithium, thorium, fer, uranium, nickel, cuivre, charbon, aluminium : ce n’est qu’une partie de la longue liste des richesses de ce territoire que recouvre un sol fertile et bien irrigué et dont l’aigle, aidé de ses voisins serviles, voudrait s’emparer.

Ces dernières semaines, l’inflation a  augmenté, la viande a disparu de la majorité des étalages. Cette inflation et cette pénurie sont téléguidées de l’extérieur du pays. Le « Cours du Dollar » – cette invention ayant pour but de manipuler le porte-monnaie du peuple- menace de déprécier le taux de change. Il descendrait à 50 000 bolívars pour 1 dollar étasunien.

À ce scénario, il faut ajouter le silence suspect des opposants politiques. Il est permis de douter que la fuite vers les ambassades étrangères (comme, par exemple, celle du dirigeant de l’opposition  Freddy Guevara) soit motivée par la volonté de se mettre à l’abri afin d’éviter une hypothétique détention si notre pays était attaqué.

On entend dire que l’imagination défie l’action de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) et que  le peuple demande davantage d’action. D’aucuns affirment que le temps des politesses est passé, qu’il faut résoudre le problème « armes en mains » ainsi que le proclame le dirigeant socialiste Diosdado Cabello.

Plus loin, aux abords de la frontière sud du pays, des mouvements suspects se précisent, une présence militaire s’entraîne à ce qui pourrait être une agression masquée prenant pour excuse une  peu crédible crise humanitaire.

L’enquêteur vénézuélien Carlos E. Lippo a prévenu que son pays était sous la menace de la dénommée  » Opération Amérique Unie », appellation qui n’a  rien à voir avec  une quelconque unité mais derrière laquelle se trouvent les Etats-Unis, l’OTAN, et un groupe de régimes s’affublant du nom de « Groupe de Lima » et dont l’objectif est d’impulser et concrétiser des projets qui – eux non plus- n’ont rien d’humanitaire.

Dans un article dans lequel il décrit l’  » Opération Amérique Unie », Lippo signale que des éléments du Commandement Sud des États-Unis, comprenant des forces aériennes, maritimes et terrestres, auxquelles se sont joint des  forces de pays alliés de la région et des  » observateurs » de l’OTAN, sont engagées dans des exercices d’entraînement qui ressemblent fort à  des préparatifs d’agression. La ville de Tabatinga, située au Brésil, à 700 km de la frontière sud du Vénézuela, est le centre de ces opérations

Les pays impliqués, fait remarquer l’enquêteur, ne font que peu d’efforts pour occulter leur avidité à mettre la main sur nos ressources minérales à caractère stratégique. Ils ne se soucient guère de dissimuler leurs intentions.

L’amiral Kurt Tidd, général-en-chef du Commandement Sud, a été très clair lors de son intervention devant le Comité des Services Armés du Sénat nord-américain, le 16 avril de cette année, à une semaine des actions terroristes initiées par la contre-révolution vénézuélienne. Il a déclaré:

« … la situation au Vénézuela empire. Elle pourrait engendrer une crise humanitaire « , ce que  les Etats-Unis tentent depuis des années de créer; puis il ajoute:  » Cette crise exigera une intervention étrangère », déclaration qui corrobore l’existence d’un plan d’intervention militaire, ce que les plus hautes autorités du pays ont maintes fois nié, souligne Lippo.

Le 6 novembre dernier a débuté l´ »Opération Amérique Unie », soi-disant simulacre destiné à répondre à une crise humanitaire pouvant apparaître dans un pays de la région, le Vénézuela pour ne pas le nommer.

Des forces armées appartenant au Etats-Unis, au Brésil, à la Colombie et au Pérou se préparent à cette « éventualité ». Leurs exercices sont coordonnés à partir d’une base multinationale « provisoire », construite à cet effet dans la ville de Tabatinga, voisine de Leticia, en Colombie, et de Santa Rosa, au Pérou, à l’endroit nommé « la triple frontière’, et qui se trouve à quelques 700 km de la frontière du Vénézuela.

D’après Lippo,  » Au point où nous en sommes, il semble que le sort est déjà jeté. Il y a de fortes chances pour que l’empire décide de profiter de ces exercices pour nous envahir avec l’aide de ses mercenaires coloniaux et sans vergogne. 

Et n’oublions pas que dès le moment où les Etats-Unis, poussés par leur intérêt à disposer des richesses du Vénézuela, ont converti ce pays en une menace pour leur sécurité interne ( c’est-à-dire le 9 mars 2015, sous la présidence d’Obama), il s’en est suivi une d’innombrables tentatives d’occupation et de déstabilisation, prétextant de toute une série de menaces.

Il faut se souvenir aussi des paroles du président Donald Trump devant les Nations Unies, quand il a déclaré être disposé à envoyer des troupes d’invasion au Vénézuela à des fins  « humanitaires ».

Aujourd’hui, les États-Unis portent leur regard à l’intérieur de la frontière vénézuélienne, là où des conditions qui, s’ajoutant à la guerre économique et à la guerre financière ainsi qu’aux difficultés d’approvisionnement, créent de toutes pièces un scénario s’apparentant étrangement à une agression.

L’AmazonLog – c’est le nom donné à ce projet – consiste à établir des zones de guerre qui faciliteront à la fois des incursions discrètes et des opérations rapides pour réagir à telle ou telle situation donnée; ces deux types d’intervention pouvant être effectués par des forces spéciales appartenant aux Etats-Unis, à ses alliés, ou mêmes par des milices privées.

Bien entendu, ceci permettra également des opérations de grande ampleur accompagnées de l’indignation et de la publicité nécessaires afin de répondre à de prétendus périls humanitaires, à l’intérieur du Vénézuela très probablement..

L’Aigle vole toujours; maintenant, des corbeaux l’accompagnent. Au-dessous d’eux , le Vénézuela, sur le qui-vive, continue à forger son rêve de Liberté, selon un les mots du ministre de La Défense, Vladimir Padrino Lopez.

* Correspondant responsable de Prensa Latina au Vénézuela.

arb/lb

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