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Les nouveaux rejets de la grâce présidentielle accordée à A. Fujimori accentuent l´isolement du président péruvien

Lima, 27 décembre (Prensa Latina) Les rudes condamnations de deux partis centristes au sujet de la grâce présidentielle, accordée à l´ancien mandataire Alberto Fujimori (1990-2000), ont aujourd´hui accentué l´isolement du président Pedro Pablo Kuczinski, ce qui pour un certain nombre fait maintenant du chef d´État un « otage du fujimorisme ».

En condamnant cette grâce présidentielle, qualifiée de « grâce humanitaire » par le président Kuczinski, la parlementaire Marisol Espinoza a exprimé le fait que « le chef d´État s´est converti, par sa propre décision, en otage du fujimorisme (nom donné au mouvement issu de l´ancien président A. Fujimori)».

L´ancien ministre de l´Économie, Alonso Segura, a utilisé le même qualificatif en commentant la perte, due à cette grâce, du soutien de presque toutes les forces politiques à Kuczinski.

Les partis Alliance pour le Progrès (APP) et Action Populaire (AP), qui oscillaient entre le soutien et la critique au gouvernement néolibéral de Kuczinski, ont durement critiqué la décision de ce dernier d´octroyer la liberté à l´ancien président condamné pour crimes contre l´humanité et corruption.

Après avoir aidé par son abstention à éviter la destitution de Kuczinski jeudi dernier, et ce dans le but de contenir une offensive fujimoriste, le mouvement progressiste Nouveau Pérou a auparavant accusé le mandataire de trahison pour avoir « octroyé, par le biais d´un pacte infâme, le pardon à Fujimori ».

APP a manifesté dans un communiqué son « total rejet de cette grâce », puis l´a qualifiée de « résultat d´une obscure alliance politique et d´un accord infâme entre Kuczinski et le fujimorisme », et ce dans le but de « laisser impunis les crimes pour lesquels Fujimori a été condamné ».

Après avoir répété l´opinion selon laquelle « le président et le fujimorisme représentent la même chose », Action Populaire a condamné « l´accord entre le chef d´État et une frange fujimoriste pour octroyer la grâce en échange de l´impunité » du premier, soupçonné de corruption pour d´anciennes affaires avec l´entreprise brésilienne Oderbrecht.

Suite à cette grâce, 3 des 18 membres du groupe parlementaire du parti au pouvoir ont renoncé à celui-ci, puis plusieurs fonctionnaires publics de haut niveau ont démissioné, alors que d´imminentes démissions ministérielles pour le même motif sont attendues.

Selon l´analyste politique Fernando Tuesta, « le mandataire est maintenant fujimori-dépendant, tel un malade qui a un ballon d´oxygène de marque Fujimori », et « cela va continuer ainsi durant les trois ans et demi de gouvernement qu´il lui reste. Il est maintenant prisonnier de sa décision d´avoir gracié l´ancien président ».

Au moment de publier cet article, nous apprenons la démission du ministre de la Culture, Salvador del Solar, en raison de cette grâce présidentielle contestée.

peo/pgh/mrs/rc/tpa

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