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Le Parlement catalan défend les droits des indépendantistes emprisonnés

Madrid, Londres, 28 mars (Prensa Latina) Le Parlement de Catalogne tient aujourd´hui une séance plénière pour défendre les droits politiques de l´ex-président de la Généralité de cette région, Carles Puigdemont, et des leaders séparatistes emprisonnés pour leur rôle lors de la déclaration unilatérale d´indépendance de ce territoire espagnol.

La chambre régionale débat ce mercredi de deux propositions présentées par Junts per Catalalunya (JxCat), Esquerra Republicana (ERC) et l´anticapitaliste Candidatura de Unidad Popular (CUP), les trois partis sécessionnistes qui y ont la majorité absolue.

Concrètement, JxCat, ERC et la CUP défendent le droit de Puigdemont, Jordi Sánchez et Jordi Turull, députés élus lors des élections de décembre dernier, d´être investis présidents de la Généralité (gouvernement autonome catalan).

Par ces actions, plus symboliques qu´effectives, ces mouvements prétendent mettre en évidence et affirmer que les trois candidats continuent d´être éligibles malgré les entraves judiciaires.

L´ancien mandataire destitué a été détenu dimanche dernier en Allemagne suite à un mandat d´arrêt européen activé deux jours auparavant par le Tribunal Suprême espagnol, qui le poursuit pour le délit de rébellion conjointement à Sanchez, Turull et neuf autres personnalités de l´indépendantisme.

Les initiatives de ces trois partis réclament précisément la libération immédiate de tous les leaders souverainistes qui se trouvent en prison préventive.

Elisenda Alamany, porte-parole parlementaire de Comú-Podem, a prévenu les forces séparatistes que les actions symboliques ne débloquent pas la situation de la prospère communauté autonome, laquelle se trouve placée sous contrôle de Madrid depuis cinq mois par le gouvernement espagnol.

Tout en exprimant partager la défense des droits politiques des députés, Alamany a précisé que la session plénière d´aujourd´hui devait aller plus loin que cette constatation.

« Nous devons être un espace destiné à avancer, et avancer ne se fait par des symboles ou par des constatations dénonçant les attaques du Gouvernement du PP (Parti Popular du président espagnol Mariano Rajoy) », a indiqué la porte-parole de ce mouvement de gauche.

Selon elle, la meilleure manière de répondre aux atteintes portées aux droits passe par la formation d´un gouvernement en Catalogne pour en finir avec ce qu´elle a appelé « le kidnapping de ses institutions de la part de l´exécutif du PP ».

La session a commencé par l´audition du Síndic de Greuges (Défenseur du Peuple de Catalogne, le médiateur), Rafael Ribo, qui a présenté un rapport sur le référendum d´autodétermination du 1er octobre dernier.

Il a aujourd´hui considéré d´excessive la prison préventive, appliquée par la justice espagnole contre plusieurs personnes politiques sécessionnistes, pour avoir encouragé l´indépendance unilatérale de cette région. Durant son intervention il a jugé que « lors de la défense de leurs revendications, les dirigeants séparatistes n´ont jamais contribué à la violence », en allusion au délit de rébellion qui leur est imputé.

« Nous sommes dans ce qu´on appelle une opération intimidatrice destinée à créer une histoire qui s´éloigne complètement de celle d´un peuple qui n´a pas donné ni une seule gifle », a souligné Ribo lors de critiques voilées du Tribunal Suprême de ce pays européen.

Selon lui, l´emprisonnement de représentants politiques et civils de l´indépendantisme aurait dû être l´ultime recours, puisque les accusés « n´ont donné aucune gifle pour défendre leurs idéaux », a-t-il insisté.

Il a soutenu que les illégalités commises par l´ex-président régional destitué Carles Puigdemont dans le but de mener à bien son plan de rupture, et au sujet desquelles, a-t-il rappelé, il avait mis en garde à l´époque, « n´auraient jamais du faire face à des réactions pénales disproportionnées, et encore moins à la prison ».

Le défenseur du peuple catalan a critiqué le manque de dialogue du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy pour résoudre le conflit territorial, considéré comme la pire crise institutionnelle de la nation ibérique en quatre décennies de démocratie.

Il a reproché aux parties impliquées dans le différend qui, « au jour d´aujourd´hui, ne débuteront toujours pas un dialogue », puis il s´en est pris à l´État qui refuse de discuter avec les indépendantistes alors qu´il l´a y compris fait « avec ceux qui assassinaient », en référence au groupe armé basque de l´ETA.

« Il est incompréhensible que tout le problème soit laissé dans les mains des tribunaux », a-t-il déploré.

« Tous les gouvernements espagnols ont dialogué avec des gens qui portaient des armes à la main, qui posaient des bombes et assassinaient. Il était possible de dialoguer à ce sujet et maintenant on ne peut pas dialoguer ? », s´est-il interrogé.

Le Síndic de Greuges a également exprimé avoir été choqué et effondré face à la violence policière lors du référendum de 2017. Il dénoncé le fait que les personnes contre qui la répression des forces de sécurité a été dirigée ce jour-là n´avaient comme « unique arme en main un bulletin de vote ».

Il a de plus déploré l´application démesurée de l´article 155 de la Constitution espagnole, par le biais duquel Rajoy est intervenu en Catalogne le 27 octobre dernier pour freiner les aspirations sécessionnistes de ses autorités.

Selon lui, l´activation de cette disposition constitutionnelle n´aurait ni du entrainé la destitution de l´administration de Puigdemont, ni la dissolution du parlement catalan.

Nous apprenons d´autre part qu´un tribunal écossais a aujourd´hui accordé la mise en liberté sous caution de l´ex-conseillère catalane de l´Éducation, Clara Ponsati, qui s´est elle-même livrée à la police dans un commissariat d´Édimbourg.

Selon un communiqué diffusé aujourd´hui, la Cour a fixé au 12 avril prochain une nouvelle entrevue, suite à la comparution de Ponsati durant près de 10 minutes destinée à confirmer ses données et renseignements personnels.

La leader indépendantiste est également poursuivie pour rébellion et malversation de fonds publics, en relation avec l´organisation du référendum précédemment mentionné.

Face aux médias locaux, Aamer Anwar, avocat de l´ancienne fonctionnaire, a assuré que « mon équipe légale a les instructions de la défendre de manière forte et vigoureuse, car elle estime que ces charges à son encontre représentent une persécution politique ».

Il a également ajouté que pour l´ex-conseillère « il n´existe pas de garanties quant au respect de ses droits lors du processus judiciaire prévu en Espagne ».

« Si j´y retourne (en Espagne), il est fort probable que je termine par être soumise au traitement dégradant et inhumain des autorités », a-t-elle exprimé.

peo/tgj/edu/oda/edu/oda/rp

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