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Moscou, 12 avril (Prensa Latina) Les derniers évènements autour de ce qui se passe en Syrie semblent démontrer qu’aujourd’hui le mensonge est sur le point d’être coté dans la bourse des valeurs de New-York, si l’on tient compte des « bénéfices » de son utilisation pour l’Occident.
Fabriquer un mensonge comporte des risques et des compromis, mais l’important est de présenter une version fabriquée de telle forme qu’elle ressemble à la vérité, comme l’organisation des « Casques Blancs » a l’habitude de le faire.
Bien que l’Occident sache qu’en maintes occasions les « Casques Blancs » ont été pris en flagrant délit de mise en scène, y compris en montrant des confessions d’acteurs improvisés utilisant le matériel que l’Occident lui-même a fourni, les États-Unis continuent à utiliser leur version des faits.
Dans leur volonté de justifier, comme on s’y attendait, un mauvais coup contre la Syrie et annuler par la même occasion la progression sur le terrain de la Russie et ses tentatives de ramener la paix dans ce pays du Moyen-Orient, Washington s’obstine à mettre en avant une version plus sophistiquée de « l’éprouvette de Colin Powell »
Peu avant d’envahir l’Iraq, Powell, alors secrétaire d’État, se présenta au Conseil de Sécurité des Nations Unies une éprouvette à la main pour parler des armes chimiques en Iraq, armes qui ne furent jamais trouvées.
Maintenant, le président Trump prétend imposer au reste du monde « la vérité », c’est-à-dire les images disséminées par les « Casques Blancs » pour faire taire toute opposition à ses projets bellicistes en Syrie.
La chute de la Goutha Orientale aux mains de l’armée syrienne a complété l’encerclement des forces terroristes dans ce malheureux pays et l’accusation d’une supposée agression chimique contre la population apparait au moment ou une autre provocation de l’Occident prend de l’eau.
En effet, le Royaume-Uni avait pour mission de présenter au monde entier une nouvelle démonstration de la « menace » russe avec l’affaire du soi-disant empoisonnement de l’agent-double Sergei Skripal.
Cette affaire devait motiver un boycott diplomatique et de nouvelles sanctions contre Moscou, mais l’absence de preuves dans cette affaire a obligé l’Occident à chercher de nouveaux prétextes.
Pour ce faire, bien que cela présentât un risque car l’état major russe avait mis en garde le 13 mars dernier qu’un nouveau montage se préparait, Washington a pris la décision de mettre en avant les informations diffusées par les « Casques Blancs » en Syrie, comme le pensent les analystes locaux de la situation.
Le mensonge de l’attaque chimique prend encore plus d’importance dans la mesure où Trump met en garde non seulement Damas mais Moscou. D’autant plus que, malgré son annonce en décembre dernier de retirer une partie de son contingent militaire de Syrie, les États-Unis y maintiennent toujours de forces considérables.
De fait, Moscou occupe la base aérienne de Jmeimim, dans la province syrienne de Latakia, et un point d’appui maritime de Tartus, qui est en train de devenir une base navale où mouillent déjà une dizaine de navires de guerre.
La presse de Damas spécule que toutes les embarcations, y compris les sous-marins, sont sortis en haute-mer, avant même que les États-Unis ne lancent leur annonce d’une agression imminente contre la Syrie.
De plus, le mensonge sur l’attaque chimique en Goutha Orientale, après que la Russie ait affirmé n’y avoir trouvé nulle trace d’emploi d’armes chimiques, comme du chlore, sert d’argument pour condamner le Kremlin pour son appui à Damas.
L’Occident ne veut pas voir que, dans ce cas, la priorité de la Russie en Syrie est de combattre le terrorisme, ce que Washington, Paris et même Londres semblent constamment oublier lorsqu’ils recrutent et arment le camp ennemi.
La nouveauté, ces temps-ci, est qu’auparavant le mensonge n’avait de valeur que dans la mesure où il parvenait à convaincre, ou non, les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU pour appuyer mes mesures proposées par l’Occident; alors que maintenant, les États-Unis et leurs alliés peuvent agir sans tenir aucun compte de la position de l’ONU, organe au sein duquel la Russie offre une forte résistance contre une agression délibérée envers la Syrie.
Moscou a averti que sa riposte en cas d’agression contre la Syrie pourrait être forte, alors que Trump parle beaucoup d’envoyer de nouveaux missiles intelligents contre Damas.
Cependant, comme en musique, en politique les pauses aussi ont leur signification et leur valeur. Trump a promis un acte de guerre pour ce matin, mais, maintenant il parle d’un report, pour on ne sait combien de temps.
Le monde est pendant à la dynamique de la situation en Syrie, mais peu d’observateurs avisés s’aventurent à pronostiquer sur les conséquences d’un mensonge coté dans la bourse des objectifs stratégiques de l’Occident.
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