Washington,
Ce matin, le Tribunal Suprême Judiciaire du territoire a statué que le procureur général de l’état avait le droit de diligenter une enquête sur les infractions relatives au climat qu’Exxon aurait pu commettre.
Une telle enquête implique des recherches approfondies pour savoir si l’entreprise a violé les lois de l’état concernant la protection du consommateur lorsque Exxon commercialisait ou vendait ses produits.
Auparavant, la compagnie avait déposé une requête pour empêcher cette enquête et, après avoir perdu le procès, elle avait fait appel. Mais le tribunal supérieur a maintenant confirmé et maintenu le premier jugement.
Le portail digital The Hill rappelle que le Massachusetts a commencé à enquêter sur Exxon en 2015, à la suite de la publication de documents provenant d’une fuite et contenant des communications internes à la compagnie.
Ces documents montraient clairement que l’entreprise était au courant de l’influence des combustibles fossiles sur le changement climatique.
La même série de documents montrait également qu’Exxon ne fit rien pour alerter le public des risques pour la santé publique, comme l’état l’ordonne, et « à la place tenta même d’étouffer complètement l’évidence de cette influence néfaste sur le climat. Tout cela afin de préserver la valeur de la compagnie », soutient le tribunal.
Pendant l’été 2017, une étude de l’Université d’Harvard démontra que la compagnie pétrolière affichait en public ses doutes sur les dangers causés par la combustion des énergies fossiles sur le changement climatique alors que ses chercheurs et son exécutif reconnaissaient, en privé, la menace croissante du phénomène.
« Notre conclusion fut qu’Exxon trompait le public », écrivirent les enquêteurs de cette institution académique après avoir examiné 187 documents produits par le géant pétrolier de 1977 à 2014, parmi lesquels des travaux scientifiques, des documents internes et des publicités sous forme d’éditoriaux publiés par le New York Times.
Selon cette analyse, environ 80% des documents internes reconnaissaient que le changement climatique est « une réalité, qu’il est causé par l’être humain et que, bien qu’il soit grave, on peut y porter remède » . Cette dernière appréciation, cependant, n’apparaissait que dans 12% des annonces publicitaires publiées par l’entreprise dans les pages d’opinion du New York Times.
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