Madrid,
“Il serait très difficile de comprendre que des partis qui se disent séparatistes envisagent de prolonger l’autogouvernement imposé par Madrid”, a déclaré Pablo Echenique, le secrétaire de l’Organisation Podemos.
Dans une conférence de presse, ce dirigeant de la troisième force parlementaire d’Espagne, a ainsi décrit l’incapacité des partis sécessionnistes à nommer un président dans cette prospère communauté autonome du nord-est de l’Espagne, alors qu’ils ont obtenu la majorité absolue aux élections de décembre dernier.
“Quand les gens élisent des représentants, ils s’attendent à ce que ces derniers améliorent et trouvent des solutions à leurs problèmes vitaux. Les dirigeants des partis indépendantistes sont en train de mettre toute leur énergie à faire le contraire”, a-t-il dénoncé.
Il espère que les formations indépendantistes ne sont pas en train de penser à la possibilité d’une nouvelle échéance électorale, ce qui maintiendrait en vigueur l’application de l’article 155 de la Constitution.
En effet, en vertu de ce précepte constitutionnel – jamais utilisé auparavant pendant les quarante ans de démocratie espagnole- le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a pris en mains le contrôle de la Catalogne, après avoir suspendu les autorités locales et convoqué des élections pour décembre.
Par cette intervention inédite, Rajoy a essayé de freiner les aspirations sécessionnistes d’une partie importante de la société catalane qui s’était exprimée dans ce sens lors du référendum sur l’autodétermination du 1er octobre, et qui culminèrent par la déclaration unilatérale d’indépendance le 27 du même mois.
“Les citoyens ont déjà assez de problèmes pour que les hommes politiques consacrent leur temps à essayer de savoir lequel d’entre eux est plus intelligent et à se battre pour obtenir le pouvoir comme le font sous nos yeux les chefs des partis indépendantistes”, a affirmé Etchenique.
Les critiques du secrétaire de Podemos, organisation de gauche, étaient dirigées à la coalition conservatrice Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) qui cette dernière fin de semaine a proposé une nouvelle fois le président destitué, Carles Puigdemont, à la présidence.
Une proposition qui a peu de chances de se concrétiser, étant donné que Puigdemont, qui attend en Allemagne une éventuelle extradition, est accusé de rébellion et de malversation pour avoir promu et proclamé la République catalane, tentative qui s’est terminée par un échec.
peo/mem/edu