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Les États-Unis considèrent que leur sécurité est menacée par la présence de la Chine au Panama

Par Osvaldo Rodriguez  Martinez

Panama, 18 juin  (Prensa L Latina)La publication dans la presse locale d’un article selon lequel les États-Unis considèrent la présence d’entreprises chinoises dans les abords du canal de Panama comme un danger pour leur sécurité nationale a créée ici un vif émoi.

“L’avancée de la Chine vers des positions-clefs pour les communications mondiales vulnérabilise  les États-Unis”, a déclaré au sénat de son pays l’amiral Kurt W. Tidd, chef du Commandement Sud de l’armée des État-Unis dans un rapport public de 32 pages que s’est procuré le quotidien “L’Étoile “, de Panama.

“Que le South Command de l’Armée Nord-Américaine ait l’intention de s’opposer à l’implantation d’entreprises chinoises au Panama signifie que la possibilité d’une confrontation entre ces deux puissances dans notre pays devient une évidence. Les États-Unis veulent inclure Panama dans leur zone géo-politique, ce que nous devons refuser à tout prix”, a expliqué à Prensa Latina l’analyste de politique internationale, Julio Yao.

Ce dernier estime que “le peuple panaméen doit se préparer à prendre une position claire” contre un blocage éventuel par la Maison Blanche des relations entre le Panama et la Chine car le rôle géopolitique que la proximité au canal confère au Panama permet d’utiliser cette carte pour promouvoir nos propres intérêts nationaux.

Dans un article intitulé “La présence de la Chine sur le Canal vulnérabilise la sécurité des États-Unis”, le quotidien Panaméen a fait état de ce document présenté le 15 février dernier au congrès nord-américain et qui montre bien l’approche impérialiste des États-Unis concernant les pays de la région en insistant, en particulier, sur la présence de la Chine, de la Russie et de l’Iran, pays classées sous la rubrique: “danger”.

Le quotidien “L’Étoile” signale que « le traité de Torrijos-Carter garantit le libre passage à tous les pays tout en réservant à Washington le droit d’intervenir si cette liberté était menacée”; cette interprétation n’étant évidemment pas admise par les nationalistes panaméens pour qui une telle intervention nécessiterait l’accord préalable du Panama, selon Yao.

Parmi les préoccupations soulevées par l’amiral se trouvent les percées commerciales et diplomatiques  réalisées par la Chine, percées qui ‘“la rapprochent de son objectif stratégique plus large qui est de remodeler les architectures économiques existantes pour lui permettre une domination mondiale”, peut-on lire dans le rapport.

Ce même document ajoute que la République Démocratique de Chine va investir 500 milliards de dollars dans le commerce avec les pays de la région, dont 250 milliards en investissements directs car l’extension à l’Amérique Latine du plan “une franchise = une voie de communication” est un élément fondamental pour l’expansion chinoise.

Le Commandement Sud de l’Armée des USA  signale aussi d’autres “dangers consistants à ce plan, notamment,  la politique de prêts et de financements offerts sans aucune condition (selon le rapport) mais qui “ouvre de grandes possibilités pour que la Chine puisse étendre son influence sur ses associés dans des régions vitales aux Etats-Unis, ce qui permettrait à ce pays asiatique d’encourager des conditions de travail et des pratiques commerciales déloyales”.

Parmi d’autres références au Panama, Tidd a déclaré devant le Sénat de son pays que “les télécommunications chinoises et les entreprises commerciales à double usage pourraient faciliter la collecte d’informations névralgiques et mettre ainsi en danger nos réseaux de communication tout en limitant notre capacité de travailler avec les pays alliés”.

L’arrivée de la compagnie de communications transnationale Huawei à Panama fut “torpillée” par les États-Unis pour cette raison même, si l’on en croit les confessions au  “The New Yorker” de John Feeley, ancien ambassadeur nord-américain au Panama. Il exerça, affirme-t-il, « toutes sortes de pressions pour retarder, détourner et empêcher le contrat” entre Huawei et le Panama.

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