Brasilia,
Mujica, qui sera accompagné de la présidente du Parti des Travailleurs (PT), Gleysi Hoffmann, ira rencontrer les militants de la Vigile Liberté pour Lula, le campement que ses sympathisants ont dressé aux abords du Commissariat Central de la Police Fédérale (PF) où il se trouve incarcéré.
La visite de Mujica « consolide le prestige international de Lula et son pouvoir symbolique sur la scène latino-américaine », pouvait-on lire, hier, sur le quotidien digital Brasil 247, selon lequel les deux anciens présidents débattront -entre autres- de la coupe du monde de foot, un sport qu’ils suivent tous deux de très près.
Manuela DÂ’ Avila est à l’origine de cette invitation pour rendre visite à Lula et rencontrer les participants à la vigile démocratique qui a débuté le 7 avril dernier, le jour même où le fondateur et dirigeant historique fut incarcéré.
DÂ’ Avila, pré-candidate du Parti Communiste du Brésil (PCdoB), s’était préalablement rendue à Montevideo pour expliquer la situation de Lula, poursuivi par la justice à seule fin de l’exclure des prochaines élections présidentielles.
Le jour après que Lula ait été envoyé en prison, Mujica fit paraître une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il envoyait « une cordiale accolade de la part du continent tout entier et d’un vieux guerrier, ton ami, qui veut continuer, avec toi, à émousser les ambitions de l’Amérique des privilèges qui refuse de payer ses dettes au reste de la société ».
« Notre Amérique à nous, disait en cette occasion l’ancien guérillero, est en train de se réveiller bien que nous ne soyons pas encore parvenus à unir définitivement nos forces. La lutte sera encore longue pour tisser et construire la société que nous voulons. Certains d’entre nous devrons peut-être se relancer à nouveau dans le combat », prédisait-il.
« Seuls sont vaincus ceux qui baissent les bras », déclarait Mujica qui, en mars dernier, avait rencontré Lula dans la ville frontalière de Santana do Livramento, alors que ce dernier entamait la quatrième étape de sa tournée du Brésil.
Dans la discussion qu’ils eurent là-bas, et à laquelle prit également par DilmaRousseff, démise de son poste de présidente de la République, Mujica insista sur le fait qu’ « en Amérique Latine, nous devons encore apprendre que, sans unité, il n’y a pas de pouvoir et que personne ne détient la vérité absolue ».
Lula, pour sa part, déclara, qu’à son avis, jamais l’Amérique Latine n’avait connu tant de mesures sociales qu’entre 2000 et 2014. Nous vîmes alors le continent progresser de manière extraordinaire et nous commençâmes même à créer une façon de faire de la politique qui commençait à inquiéter les États-Unis.
Il ajouta également que, d’après lui, la grande nouveauté du XXIème siècle ce sont ces coups d’État d’un type nouveau, qui, s’appuyant sur une action judiciaire, criminalisent des personnes, transforment le mensonge en vérité grâce à l’appui de médias, et finissent par utiliser le Pouvoir Législatif pour écarter, sans raison, des présidents légitimement élus.
S’adressant personnellement à Mujica, Lula exprima aussi sa certitude que, si les élections du mois d’octobre prochain se déroulaient normalement, il aurait « le plaisir de voir le retour au pouvoir du Parti des Travailleurs » (PT).
Et en effet: Lula est en première place dans tous les sondages.
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