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La paix est-elle en vue?

Par Richard Ruiz Julien.

Addis-Abeba, 27 juin (Prensa Latina). Selon les experts, l’arrivée en Éthiopie d’une délégation de l’Érythrée  pour discuter des termes de négociation de paix a fait surgir un espoir de solution dans ce qui est l’un des conflits les plus violents et anciens d’Afrique.

Le dégel des relations entre ces deux ennemis, qui depuis 20 ans s’étaient enlisés dans une guerre frontalière âpre et longue, est la conséquence de l’appel surprenant au dialogue que le nouveau premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a lancé à son voisin.

Ce mois-ci, Abiy a assuré qu’il était prêt à remplir tous les termes d’un accord de paix déjà proposé en l’an 2000, y compris une redéfinition de territoires frontaliers.

Selon diverses sources, le nouveau chef d’État est allé accueillir personnellement la délégation érythréenne et a salué à leur arrivée le ministre des Affaires Étrangères, Oman Saleh, et l’assesseur présidentiel, YemaneGebreah.

Cette rencontre a lieu seulement trois jours après une explosion meurtrière lors d’une manifestation à laquelle assistait le premier ministre. Certains analystes y voient un signe des risques encourus par Abyi  Ahmed s’il persiste à vouloir poursuivre avec son programme de réformes extensives qui incluent un possible rapprochement avec Asmara et la cession à l’Érythrée de Badme, une ville limitrophe, de petite dimension mais, symboliquement, très importante.

Cette dernière mesure n’a plu ni à certains membres de la classe dominante en faveur d’une ligne dure, ni aux services de sécurité, soulignent les observateurs.

L’Érythrée était, autrefois, une province de l’Éthiopie mais, en 1993, elle vota pour la séparation après une guerre d’indépendance qui durait depuis des dizaines d’années.

À peine cinq ans plus tard, de nouveaux accrochages violents éclatèrent pour des problèmes de territoire, causant la mort de quelques 80 mille personnes avant de  se terminer en 2000 par une sorte de point mort.

Les promesses de changement de ces dernières semaines ont fait naître l’espoir d’une normalisation des relations qui pourrait encourager le commerce régional et soulager les tensions.

Tant pour Abiy, comme pour le président voisin, IsaiasAfwerki, cette conciliation potentielle comporte des risques.

Les observateurs estiment qu’Afwerki a considéré pendant longtemps que le meilleur moyen de se défendre contre l’agression de l’Éthiopie passait par un recrutement militaire intensif et l’incarcération des dissidents.

C’est un type de politique qui a isolé diplomatiquement son pays et l’a chargé de sanctions, le tout ayant causé l’exode des érythréens, nombre d’entre eux ayant été tentés par la périlleuse émigration vers l’Europe.

peo/lma/rrj

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