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La justice brésilienne fait ouvertement obstacle à la candidature de Lula

Brasilia, 13 juillet (Prensa Latina) Abandonnant toute pudeur, la justice brésilienne s’oppose maintenant ouvertement à la candidature présidentielle de Luiz Inacio Lula da Silva qui vient aujourd’hui de purger 90 jours en tant que prisonnier politique dans la ville de Curitiba.

 » Le militantisme des magistrats a dépassé toutes les bornes », a déclaré hier le sénateur du Parti des Travailleurs (PT), Lindbergh Farias,  en apprenant que la juge fédérale du Parana, Caroline Lebbos, avait interdit au pré-candidat Lula de faire des vidéos ou d’accorder des interviews pour sa campagne.

Sur les réseaux sociaux, Farias s’est également demandé depuis quand la magistrate avait le droit de se substituer au Tribunal Supérieur Électoral auprès duquel le Parti des Travailleurs enregistrera la candidature de Lula le 15 août prochain.

Bien que la justice brésilienne permette aux trafiquants Fernandinho Beira-Mar et Marcinhi VP d’accorder des interviews, avec Lula, le plus grand leader populaire de notre pays, cela devient chose impossible, a déclaré, pour sa part, Gleisi Hoffmann, la présidente nationale du PT, qui s’interroge: « si ce n’est pas de la persécution, alors c’est quoi? ».

La veille, après avoir pris connaissance de la nouvelle, le quotidien digital Brasil 247 a accusé Lebbos de vouloir une nouvelle fois faire taire Lula, comme lorsqu’il a été privé, le 7 avril dernier, de continuer un tour itinérant du Brésil qui devait lui permettre de se rendre compte de la situation dans laquelle était  tombée le pays deux années après le coup d’état parlementaro-judiciaire de 2016.

La juge Lebbos, en fonction à la douzième salle d’Exécution des Peines de Curritiba, a refusé les 11 demandes présentées par la défense pour que l’ancien président puisse accorder des entretiens et enregistrer des vidéos depuis  la prison où il se trouve, c’est -à-dire le Commissariat Central de la Police Fédérale (PF) à Curritiba.

Selon la magistrate, il n’existe aucune  prévision constitutionnelle ou légale qui accorde à un détenu le doit de donner des interviews ou d’utiliser des méthodes de ce genre pour communiquer avec l’extérieur; par contre, la loi pour l’Exécution des Peines indique que tous les contacts du détenu doivent se faire par voie écrite, par la lecture ou autres moyens semblables, a-t-elle précisé.

Dans  une autre partie de son communiqué, Lebbos va jusqu’à assumer que Lula est inéligible, alors même que ce dernier s’est déclaré pré-candidat, rappelle le quotidien.

Cette juge fédérale de l’état du Parana s’était déjà fait connaître il y a quelques mois en empêchant le Prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel et le théologien brésilien Leonardo Boff de rendre à Lula une visite à caractère humanitaire pour l’un, religieuse pour l’autre.

Auparavant, elle avait d’ailleurs déjà refusé plus de 20 demandes pour voir Lula; demandes présentées par la présidente démise Dilma Rousseff ou par le médecin personnel de Lula, entre autres. Tout comme elle a refusé la visite d’une commission de la Chambre des Députés pour vérifier les conditions de détention de Lula, alors que cette visite avait été votée par cette même chambre.

Dans la journée d’hier également, la présidente du Tribunal Supérieur de Justice (STJ), Laurita Vargas, a refusé d’un seul coup les 143 habeas corpus présentés depuis dimanche par des tiers afin d’obtenir la liberté de l’ancien président du Brésil.

Selon des informations de l’agence Brasil, la ministre (Laurita Vargas) a interprété la loi comme signifiant que bien que toute personne ait le droit de demander un habeas corpus,  cette procédure judiciaire n’est pas applicable quand  il s’agit de la transformer en une » action populaire ».

Le Pouvoir Judiciaire, estime la magistrate, ne peut être utilisé comme une scène pour mettre en avant des revendications ou pour servir de tremplin à des manifestations de nature politique ou de nature politico-partisane, car telle n’est pas sa mission constitutionnelle.

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