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La lutte permanente de la Bolivie contre le narcotrafic

Par Laura Becquer Paseiro

La Paz, 31 juillet (Prensalatina). La position géographique de la Bolivie transforme le pays en l’un des lieux de passage des narcotrafiquants, surtout à partir de son voisin, le Pérou, et en direction du Brésil.

Cette caractéristique, à quoi s’ajoutent la longueur des frontières boliviennes, rend particulièrement difficile le travail de la police et autres organismes lorsqu’ils tentent de dépister la contrebande illégale de stupéfiants.

Ceci explique la légère augmentation des opérations menées contre les trafiquants et des actes d’incinération-destruction des saisies de drogue.

Selon les dernières informations fournies par le Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Trafic de Drogue (Unodc), pendant le premier semestre 2017, on a réalisé 267 séances de destruction de saisies; ce chiffre est passé à 287 pour la même période en 2018, c’est-à-dire 21 de plus.

Le représentant de l’Unodc pour la Bolivie, Thierry Rostan, a précisé que sept mille 70 kilos de chlorhydrate de cocaïne ont été saisis; 18 pour cent de plus qu’en 2017.

La marijuana, selon l’Unodc, a été l’unique drogue à connaître des saisies moins importantes, avec cinq mille 19 kilos pour 2018 contre neuf mille 148  pour 2017.

L’Unodc, dont le siège central est à Vienne, a participé à 97 de ces séances incinération-destruction de drogues saisies aux narcotrafiquants, a fait savoir Thierry Rostan.

Et il a ajouté que les actions du Ministère Public et de la Force Spéciale de Lutte Contre le Narcotrafic a permis de détruire 693 installations de production de cocaïne dans tout le pays, le département de Santa Sruz étant celui où l’on a réalisé le plus d’opérations, suivi de Cochabamba et de Beni.

Ce rapport est le dixième que présente cette instance des Nations Unies qui participe à des séances de destruction de drogue en Bolivie depuis 2013.

LUTTE ANTIDROGUE: COORDINATION AVANT TOUT

En 2018, le président Evo Morales a annoncé l’expulsion du pays de l’Administration pour le Contrôle des Drogues (DEA, en anglais) dont les membres étaient accusés d’espionnage politique, de conspiration et de financement de bandes criminelles.

Un an plus tard, la Bolivie a entrepris une stratégie différente contre la drogue et a obtenu de meilleurs résultats, selon les chiffres officiels.

La Loi Générale de la Coca, en vigueur depuis l’année dernière, s’occupe du contrôle de la promotion, de la circulation, de la commercialisation, de la consommation, des infractions et de l’industrialisation de la plante à son état naturel.

Elle permet la culture de la coca sur 23 mille 100 hectares, prend en compte les valeurs patrimoniales et met l’accent sur le fait que la plante, dans son état naturel, n’est pas une drogue.

À la différence d’autres parties du monde, la lutte contre le narcotrafic en Bolivie se base sur une politique pacifique de coexistence et de coordination permanente entre les acteurs impliqués.

L’Unodc soutient cette politique. Elle a un bureau en Bolivie et coopère techniquement avec le gouvernement depuis 1985. Selon les informations fournies sur son site web, sa première démarche a été d’aider à la recherche d’une solution pour la culture d’une coca non destinée à la production de cocaïne.

“C’est pourquoi, ce programme a fortement stimulé le développement durable, tant dans la région de Los Yungas de la Paz que du Tropico de Cochabamba tout en travaillant à la prévention de la consommation de drogues”, a expliqué le représentant bolivien de l’Undoc.

À ce sujet, le vice-ministre de la Coca et du Développement Intégral, Froilan Luna, a fait remarquer que la concertation avec les mouvements sociaux et diverses institutions a permis d’éradiquer plus de trois mille 700 hectares de culture illicite en Bolivie.

Selon Luna, ceci a été possible grâce à une politique d’État qui élimine la coca illégale dans des zones comme les Yungas à La Paz et dans le Tropico de Cochabamba en appliquant des mécanismes d’autorégulation des syndicats paysans.

« Cette légère diminution (de 22 mille hectares permis par la Loi sur la Coca , à 23 mille100 hectares cultivés de nos jours) sera contrôlable car nous avons toujours respecté la loi et le passage se fera donc en toute concertation ».

Il précise également que le gouvernement est totalement d’accord avec le rapport de l’Unodc et qu’il continuera à appliquer fermement sa politique d’éradication dans les zones rouges (zéro coca) et jaunes où l’on permettra la culture dans des parcelles de 50 mètres par 50 mètres, sans toucher à la végétation autochtone ancestrale.

De son côté, le rapport Mondial sur les Drogues 2018, qui a aussi été dernièrement présenté à La Paz, constate que la production de coca bolivienne représente 10 pour cent de la production mondiale, ce qui est bien en-dessous de la production de la Colombie (première productrice au monde, avec 146 mille hectares) et du Pérou (43 mille 900 hectares).

Ce document de l’Undoc met en évidence les efforts de la Bolivie pour lutter contre le narcotrafic et ses délits connexes.

Froilan Luna rappelle aussi qu’en juin de cette année l’Unodc et le ministre bolivien du Gouvernement, Carlos Romero, ont signé un mémorandum pour collaborer à l’application du programme Global de Contrôle des Containers à la frontière occidentale du pays.

Pour conclure, il a déclaré que la Bolivie maintient la tendance positive qui a débuté  en 2010. Elle est le résultat d’une politique gouvernementale basée sur la réduction volontaire des surfaces de production, et, parallèlement, l’éradication de cette culture dans les parcs nationaux et autres zones où elle est interdite.

(Correspondante de Prensa Latina en Bolivie).

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