mardi 8 octobre 2024 |
Prensa Latina - Qui sommes nous

| Contacter avec Prensa Latina

Agence d'information Latino-américaine
Édition française
Search
Close this search box.

Le néolibéralisme et les politiques impériales menacent l’Amérique Latine

Par WaldoMendiluza

La Havane, 31 juillet (Prensa Latina) Ces dernières années, l’Amérique Latine a vécu le retour au pouvoir par des voies diverses de gouvernements adeptes du néolibéralisme. C’est là un scénario qui correspond aux prévisions hégémoniques des États-Unis pour notre région.

Plus de 600 délégués, réunis du 15 au 17 juillet dans le Palais des Conventions de La Havane pour les XXIVèmes Rencontres du Forum de Sao Paulo, ont analysé cette situation et les stratégies que devaient adopter les organisations progressistes et de gauche latino-américaines et caribéennes pour faire face à la nouvelle conjoncture.

Prensa Latina a pu avoir un entretien à ce sujet avec l’ancien ministre des Affaires Étrangères de l’Équateur, Ricardo Patiño.

La conjoncture particulière dans laquelle nous nous trouvons est le résultat de plusieurs composantes, nous a-t-il déclaré. Nous ne devons en oublier aucune si nous voulons contrecarrer cette tentative de faire ressurgir le néolibéralisme et les politiques impérialistes dans nos pays respectifs.

D’après ce militant, l’une des lignes marquantes de la stratégie néolibérale est la persécution des dirigeants progressistes, le but étant de freiner les processus de changement et de neutraliser les forces qui s’opposent à la domination des néolibéraux.

Au Brésil, DilmaRousseff et Luiz Ignacio Lula da Silva; en Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner; et en Équateur, Rafael Correa sont des exemples de cette stratégie de harcèlement. Et, en Bolivie, quelque chose se prépare contre Evo Morales, a-t-il averti.

Une autre composante de la croisade de la droite, intérieure et extérieure, est la tentative de coups d’États pour renverser les gouvernements élus. C’est ce qui se passe au Nicaragua depuis plusieurs semaines.

“Et n’oublions pas le cas de l’Équateur avec sa révolution trahie. C’est une affaire lamentable. Nous nous en sentons responsables car c’est nous qui avons suggéré le nom de Lenin Moreno mais jamais nous n’avions imaginé qu’il se passerait ce qu’il s’est passé”, a-t-il insisté.

Pendant ces XXIVèmes Rencontres du Forum de Sao Paulo, qui se sont tenues à Cuba pour la troisième fois (la première en 1993, la seconde en 2001) les participants ont dénoncé tous ces coups d’États, ces manœuvres judiciaires, cette violence déstabilisatrice et les campagnes médiatiques qui les précèdent et les accompagnent.

C’est pour cette raison que la Déclaration Finale reflète une telle solidarité avec le Venezuela, le Nicaragua et Le Salvador, pays dont les gouvernements sont la cible de certaines de ces actions.

Mais Patiño a tenu à ajouter que même si le scénario présent était complexe et qu’il fallait relever le défi, il n’y avait pas que de mauvaises nouvelles.

En Colombie, la gauche a obtenu de bons résultats électoraux avec Gustavo Petro -Ivan Duque ayant dû attendre le second tour pour parvenir au pouvoir- et, au Mexique, l’élection d’Andres Manuel Lopez Obrador a été un triomphe, a-t-il précisé.

L’UNITÉ ET LE DÉBAT

Pour l’ancien chancelier équatorien, face à cette volonté d’imposer le néolibéralisme en Amérique latine, les forces progressistes et la gauche n’ont d’autre solution que l’unité et le dialogue.

Il est très important que nous nous réunissions, que nous dialoguions, que nous comparions nos expériences, que nous analysions nos échecs et nos erreurs et que nous en tirions les leçons. De là l’importance du Forum de Sao Paulo et de cette nouvelle rencontre à Cuba, a-t-il souligné.

D’après Patiño, il est urgent de trouver des stratégies concertées dans lesquelles s’impliqueront  les organisations politiques et les mouvements sociaux. Et il est surtout primordial de transformer ces convergences en actions collectives concrètes.

Le combat sur le terrain médiatique ayant une importance capitale, il faut à tous prix trouver des moyens pour tenir tête aux pouvoirs de ces médias qui trompent les peuples et causent un déséquilibre de l’information avec leurs mensonges continus sur ce qu’il se passe dans des pays comme l’Équateur, le Nicaragua et le Venezuela.

Il nous faut articuler et coordonner nos capacités de communication, y compris à l’intérieur des réseaux sociaux, pour que le contenu de nos conversations et de nos accords, à l’intérieur du Forum de Sao Paulo et d’autres rencontres, puisse parvenir jusqu’aux gens; ce n’est que comme cela que nous serons en condition de livrer le combat, a-t-il insisté.

L’INTÉGRATION

Patiño estime qu’il est essentiel de surmonter les différences idéologiques. L’intégration est la solution pour l’Amérique Latine et les Caraïbes.

Nous ne devons pas nous laisser paralyser par les idéologies. Nous devons penser l’unité. C’est une question de survie. Nous vivons dans un monde globalisé qui exige des mécanismes régionaux d’intégration, assure-t-il.

Et pour prouver ce point, il rappelle le poids international de blocs comme l’Union Européenne, l’Union Africaine ou l’Association des Nations du Sud-Est Asiatique.

Dans le cas de l’Amérique Latine et des Caraïbes, ce sujet revêt une importance particulière quand on pense aux 200 ans de lutte pour l’indépendance et aux diverses tentatives d’intégration pour rendre réels les rêves de Simon Bolivar et d’autres précurseurs.

Dans un tel contexte, toute action allant à l’encontre de ce processus d’intégration et d’unité pour l’Amérique Latine et les Caraïbes ne peut être considérée que comme lamentable, estime Patiño.

À son avis, il faut absolument rejeter l’intention d’affaiblir l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR), comme le font certains de ses membres (l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Paraguay et le Pérou) qui veulent prendre leurs distances avec ce bloc fondé en 2008.

Et maintenant, le gouvernement de l’Équateur veut qu’on lui remette le bâtiment où siège l’UNASUR; c’est là une action qui ne va pas dans le sens de l’histoire.

Le président équatorien Lenin Moreno a annoncé, début juillet, que son gouvernement demandera aux pays membres de l’UNASUR de quitter ce bâtiment  qui est maintenant destiné à d’autres fins.

La Déclaration Finale des XXIèmes Rencontres du Forum de Sao Paulo prend clairement position en faveur de l’intégration et de l’unité de l’Amérique Latine et des Caraïbes.

Journaliste de la Rédaction Nationale de Prensa Latina.

peo/em/wmr

EN CONTINU
notes connexes