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Le scandale sur les affaires de Lafarge en Syrie refait surface

Par Pedro Garcia Hernandez.

Damas, 6 août (Prensa Latina) D’après les dernières informations sur le scandale du consortium franco-suisse Lafarge Holcim une nouvelle enquête approfondie a été ouverte sur le « contrat » avec les groupes terroristes pour que l’entreprise puisse opérer au nord de la Syrie pendant la guerre de 2013 à 2014.

Laurent Fabius, l’ancien ministre des Affaires Étrangères de la France a été amené à comparaître devant les juges dans le cadre de cette affaire. Il a affirmé qu’il n’était pas au courant de cet accord qui, moyennant 13 millions de dollars, a permis à l’usine de ciment de Jabaliya (située à 87 kms de Raqqa, alors appelée la « capitale » de l’État Islamique,  Daesh) de continuer sa production en plein milieu du conflit.

Ce scandale, dont de nombreux médias se sont fait l’écho ces derniers années, a refait surface devant la justice française à l’occasion d’une série d’investissements à hauteur de 700 millions de dollars, effectués en 2010 par la dite usine de Jabaliya.

Depuis lors, plusieurs organisations non-gouvernementales ou officielles, russes et syriennes, entre autres, ont condamné ces « contrats » qui ont surtout profité à l’État Islamique, qui, à l’époque, occupait de vastes zones où se trouvaient les gisements de phosphate et autres matières premières essentielles au secteur de la construction

De l’avis des spécialistes, il est impossible d’accorder un quelconque crédit aux démentis de Fabius dont le but est de masquer la vérité et de manipuler des faits qu’il a été si difficile de découvrir et que de nombreuses institutions internationales, comme Sherpa, continuent à rappeler avec insistance à la presse et aux médias internationaux.

Sherpa est une association composée de juristes internationaux qui s’efforcent de lutter contre les pratiques des multinationales qui, dans le cadre de leurs investissements à l’étranger, violent  les Droits d l’Homme et ne tiennent aucun compte des impératifs écologiques et de l’environnement.

Les rapports aux mains des milieux juridiques  français et internationaux mettent en évidence » de graves preuves concordantes » montrant que Lafarge-Holcim pourrait être poursuivie pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « financement d’organisations terroristes ».

Entre autres, l’organisation Sherpa affirme que huit anciens responsables de l’entreprise sont déjà inculpés, parmi lesquels, Bruno Lafont, président-directeur général de l’entreprise de 2007 à 2015, et qui avait déclaré tout ignorer sur cet accord jusqu’en 2014.

Ses déclarations ne sont qu’un tissu de chamailleries, de spéculations et de tentatives de dissimulation contredites par son adjoint de l’époque. Les déclarations de ce dernier aux juges ne permettent aucun doute: Bruno Lafont avait été averti depuis longtemps de la situation.

Jean Claude Veillet, le responsable de la sécurité chez Lafarge à l’époque, avait transmis aux États-Unis les coordonnées GPS de l’usine en territoire occupé par les groupes terroristes pour que celle-ci ne soit jamais attaquée et sa demande avait été acceptée.

Frank Gellet (qui était alors ambassadeur de France en Syrie mais se trouvait à Paris parce que le président François Hollande avait décidé de rompre les relations diplomatiques avec ce pays), estime, dans un mail adressé à ses supérieurs, que cette demande de protection adressée aux États-Unis était « légitime ». Il est donc très improbable que Fabius, comme il l’affirme, n’ait été au courant de rien.

Vieillard insiste également  sur le fait qu’il était en contact permanent avec les services de renseignement de son pays: la DGSE (Sécurité Extérieure), la DGSI (Sécurité Intérieure) et les services de renseignement militaires (DRM). Tous ces éléments prouvent que Fabius était bien impliqué dans cette affaire et qu’il lui sera difficile de s’en tirer les mains propres.

Mais il existe encore d’autres nouvelles informations car l’intermédiaire entre Lafarge et les différents groupes terroristes était Firas Tlass, fils de l’ancien ministre de la Défense syrien, Mustapha Tlass (décédé à Paris), et frère de l’ancien général Manaf Tlass, qui avait fui le pays en 2012 avec l’aide des services secrets français.

Un autre élément vient s’ajouter à ce scandale de grande envergure car, malgré le blocus féroce et la guerre imposés à la Syrie, il n’en demeure pas moins que l’entreprise Lafarge figure dans la liste de donateurs à la Fondation Clinton, allant jusqu’à remettre 100 mille dollars à Hillary pour sa campagne présidentielle de 2015.

Cette dernière, candidate officielle du Parti Démocrate aux élections, avait fait parti de l’équipe de direction de cette multinationale, première au monde dans la production du ciment, du béton, des agrégats  et du plâtre, quatre produits nécessitant des matières premières qui existaient en abondance sur le territoire où se trouvait l’usine de Jabaliya.

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