Brasilia,
L´ancien chancelier brésilien Celso Amorim a averti que « ne pas respecter la directive, de nature obligatoire, d´une entité internationale mettra notre pays en marge du droit international, la même position autrefois occupée par des pays comme l’Afrique du Sud au temps de l´apartheid ».
« Cela nuira non seulement à « l´image » du Brésil (une obsession de nos élites), mais également à la crédibilité du pays en tant que membre de la communauté des nations civilisées », a fait remarquer le diplomate dans un article publié mardi dernier.
Amorim a rappelé que la juridiction du Comité des Droits de l´Homme de l´ONU a été volontairement acceptée par l´État brésilien en ratifiant le protocole facultatif sur les Droits Civils et Politiques en 2009.
« Vendredi dernier, cet organisme international a, par le biais d´une mesure, établi que Lula, prisonnier politique depuis plus de 138 jours, doit avoir ses droits politiques garantis, y compris ceux concernant sa candidature présidentielle, et ce jusqu´à ce que tous les recours de révision contre sa condamnation en attente soient complétés par un processus juste », a-t-il souligné.
Cependant, le ministre de la Justice Torquato Jardim, tout comme le Ministère des Relations Extérieures ont assumé leur posture à l´encontre du mandat de l´organisation internationale.
Jardim a considéré que l´ONU se mêle abusivement des affaires internes du Brésil, puis a estimé que la décision du dit Comité n´a aucune valeur juridique.
Alors que dans une note officielle, le Palais d´Itamaraty a pour sa part soutenu que « les conclusions du Comité ont caractère de recommandations et n´ont pas d´effet juridique ».
Y compris le ministre du Tribunal Suprême Fédéral (STF), Alexandre de Moraes, nommé à ce poste par le président non-élu Michel Temer, a exprimé que « la décision du Comité des Nations Unies n´a aucune valeur juridique ».
Pour leur part, les avocats de Lula ont réfuté la possibilité que l´État brésilien esquive la décision du Comité de l´ONU concernant son droit à être candidat présidentiel.
« Il est impensable, et incompatible avec la bonne foi, de manquer à cette résolution alors que le Brésil a confirmé en 2009 son engagement quant au respect des décisions de cet organisme international », ont précisé les avocats Cristiano Zanin Martins et Valeska Teixeira Zanin Martins.
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