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Bien que la Consultation Anti-corruption n’ait pas abouti, elle marque une date historique pour la Colombie

Bogotà, 28 août ( Prensa Latina) Bien que la Consultation Anti-Corruption n’ait pas été approuvée, la presse colombienne fait remarquer que non seulement elle a recueilli davantage de voix que n’importe quelle autre consultation de ce genre mais qu’elle a aussi dépassé le nombre de voix obtenues par n’importe quel président élu.

Cette Consultation, la première réalisée dans le pays depuis la Constitution de 1991 (dont le but était de changer la carta magna de 1886, devenue obsolète, et d’ajouter des articles sur les droits fondamentaux de l’Homme), a obtenu un peu moins que les 12 millions 140 mille 342 votes dont elle avait besoin pour passer.

L’une des personnes à l’origine de cette Consultation, la députée Angelica Lozano, du parti écologiste Alliance Verte, a expliqué que les colombiens ont écouté uniquement leur conscience de citoyens et sont allés massivement voter. En effet, d’après le quotidien El Universal,  11 millions 700 mille citoyens se sont déplacés aux urnes.

Lozano a affirmé que l’importance de ce vote réside dans le fait qu’il est un message clair adressé au présidant Yvan Duque: le gouvernement doit s’engager dans la voie de l’auto-réforme, approuver les sept mandats proposés  pour lutter contre la corruption et récupérer les 16 millions de dollars volés à l’État en raison d’une hausse d’impôts nécessaires mais non appliquée.

Claudia Lopez, qui était aux côtés de Lozano pour promouvoir la Consultation, a auparavant participé, de janvier à juin, à la collecte des plus de quatre millions  de signatures qui étaient nécessaires pour pouvoir procéder à la Consultation.

Cette Consultation proprement dite posait sept questions auxquelles toute la population colombienne était appelée à répondre, soit de manière positive, soit de manière négative, afin de soutenir ou de rejeter les pratiques à l’origine des actes de corruption à tous les niveaux de l’administration publique.

Si les propositions soumises lors de cette Consultation avaient été approuvées, les élus auraient été obligés de publier tous les ans la déclaration de leurs revenus, biens, rentes, patrimoine, sommes imposables et postes doubles ou relations les plaçant dans des situations de conflit d’intérêts.

De plus, le salaire des membres du Congrès aurait été revu à la baisse et ils auraient dû rendre périodiquement compte de leur gestion. Les personnes condamnées pour corruption auraient dû  purger leurs peines en prison et n’auraient eu droit à aucun régime d’exception.

Pour que chacune de sept mesures proposées soit validée, elle devait obtenir le tiers des inscrits, c’est-à-dire 12 millions de voix sur les 36 millions de colombiens inscrits sur  les listes électorales.

Le parti Alliance Verte, ayant prévu les résultats de cette Consultation Anti-corruption, a déjà annoncé qu’il proposerait au Parlement un paquet de lois allant dans le même sens que les mesures proposées dans la Consultation.

D’un autre côté, dans sa première allocution présidentielle, Duque a affirmé que la démocratie devait primer sur tout le reste. Il a donc déploré que les votes obtenus ne soient pas suffisants pour approuver cette Consultation.

« Au-delà les résultats de ce vote, il est clair que la Colombie n’en peut plus avec la corruption », a-t-il reconnu. « Nous sommes 11 millions de colombiens à nous être rendus aux urnes et à avoir voté. Il est impossible que le message que nous avons envoyé ne soit  entendu. Nous condamnons sans appel le pillage permanent des ressources publiques. C’est la même condamnation que celle qui s’est faite entendre le 17 juin », a-t-il ajouté.

C’est pourquoi il a demandé aux élus de tous les partis de répondre favorablement à cette clameur des citoyens et à approuver rapidement l’ensemble des lois que son Gouvernement va présenter contre la corruption.

Selon les données fournies par le service du Contrôle Général du Trésor Public colombien, la corruption coûte chaque année à l’État quelques 14 milliards  d’euros.

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