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Des lettres inédites de Gabriel Garcia Marquez découvertes en Colombie

Bogota, 9 octobre (Prensa Latina) L’attention des milieux culturels colombiens se concentre aujourd’hui sur la découverte de  lettres inédites de Gabriel Garcia Marquez datées de 1956 à 1978 qui ont été révélées par le quotidien local de Bogota  « El Espectador ».

« Les secrets de la correspondance perdue de Gabriel Garcia Marquez »: c’est ainsi que Blu Radio de Colombia a intitulé son émission sur les 50 lettres que le Prix Nobel de Littérature a écrites à son ami intime Guillermo Cano.

« Je ne deviendrai pas un autre de ces écrivains à cravate », confessait-il a Cano, l’ancien directeur d’ « El Espectador », assassiné en 1986 par les sicaires du narco-trafiquant Pablo Escobar.

Gabo (le surnom de Garcia Marquez) avait travaillé comme rédacteur d’ « El Espectador » dans les années 40 et 50 et il continuait sa collaboration avec le journal en tant que correspondant en Europe, d’où il envoyait les lettres manuscrites ou dactylographiées qui viennent de refaire surface et qui étaient jalousement gardées par la veuve de Cano, Ana Maria Busquets.

Dans cette correspondance historique, l’écrivain colombien, décédé en  2014 , parle de son refus de toute charge publique, de sa position politique sur les problèmes d’actualité, de sa passion pour la littérature et de son engagement absolu en tant qu’écrivain.

« J’ai souvent dit, et cela a été publié, que je n’accepte pas de postes publics, ni de subventions d’aucune sorte et que je n’ai jamais reçu un seul centime que je n’ai gagné par mon travail sur ma machine à écrire », répondit-t-il, lorsqu’on lui proposa de devenir ministre ou ambassadeur à Barcelonne, pendant le gouvernement de Carlos Lleras Restrepo (1966-1970).

« Je ne peux pas me mettre au service de mon pays, non pas à cause de sa fierté dogmatique, ni par machisme vengeur contre ceux qui arrêtent des étudiants, ni à cause de ses explosions de rage qui résonnent à l’étranger plus fort que l’écho de ses bonnes oeuvres », explique-t-il.

« La raison de mon refus est que je suis en désaccord absolu avec le système tout entier et que je condamne totalement sa structure anachronique ».

« Je ne serai donc pas un autre écrivain à cravate: je ne l’utilise d’ailleurs plus dans la vie réelle. Je peux servir mon pays sans servir son gouvernement et sans me servir de lui, et de la seule façon désintéressée que je puisse le faire: en écrivant », concluait Gabo.

De même , Gabo évita toujours de mettre sa plume au service des prix littéraires, comme, par exemple, celui institué par Esso, qui, d’après lui, ne pouvait qu’encourager les mauvais écrivains car les bons « écrivent, quoiqu’il arrive ».

Au sujet de la littérature de l’époque, il écrit à son ami Cano :  » en ce moment le roman latino-américain est considéré comme le plus intéressant au monde ».

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