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L’Amérique Latine et les Caraïbes, une actualité avec des millions de chômeurs

Par Masiel Fernandez Bolaños *

La Havane, 12 octobre (Prensa Latina) En Amérique Latine et aux Caraïbes, il y a plus de 26 millions de chômeurs, un chiffre qui montre bien le travail qui reste à faire pour améliorer la situation de l’emploi dans notre région.

L’importance de l’emploi et d’un travail décent pour tous se trouve clairement exposée dans l’Agenda 2030 pour un Développement Durable, adopté en septembre 2015 par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Parmi les 17 objectifs mentionnés dans cet agenda, le huitième traite de la nécessité d’encourager un développement économique soutenu, inclusif et durable, et de fournir un emploi décent pour chacun.

Le travail informel, le changement climatique, le travail des enfants, les problèmes de genre et la nécessité de dialogue sont certains des thèmes principaux que doivent analyser les experts qui étudient la situation de l’emploi dans notre zone.

UN PANORAMA INCERTAIN.

Le directeur général de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a récemment souligné les incertitudes qui planent sur le marché du travail en Amérique Latine et aux Caraïbes.

Pendant la 19ème Réunion Régionale Américaine de l’OIT, qui s’est tenue au début du mois d’octobre dans la capitale du Panama, Guy Ryder a déclaré que la situation du chômage est inquiétante et que le travail informel constitue un défi mondial et un problème qui touche 140 millions de personnes dans cette partie du globe.

Il a également abordé d’autres questions pendantes comme l’inégalité des genres et le travail des jeunes, puis il a tenu à souligner le défi mondial que pose ce problème. Dans la zone concernée, par exemple, le taux de chômage des jeunes est trois fois plus élevé que celui des autres adultes.

Ryder estime que le dialogue social est un instrument-clef pour aborder le défi de l’emploi, un instrument essentiel pour résoudre les problèmes posés par le marché de l’emploi. « Les Amériques souffrent d’une carence de dialogue social », a-t-il affirmé.

Le monde du travail est sujet à des processus de transformations profondes dues au changement climatique et à l’augmentation démographique, entre autres. Dans l’avenir, l’emploi sera le défi principal que devront relever nos sociétés, a-t-il expliqué, au cours de cette rencontre à laquelle ont participé des représentants de gouvernements, des employeurs et des travailleurs de plus de 30 pays.

Au sujet de l’Amérique Latine et des Caraïbes, le président de l’OIT a fait remarquer que la légère embellie économique qui a commencé en 2017  a été à l’origine  de performances difficiles à interpréter avec certitude et, même s’il est prévisible qu’une légère amélioration soit au rendez-vous en 2018, elle ne sera pas suffisante pour continuer une progression qui pourrait conduire au plein emploi.

IL FAUT UN TRAVAIL DÉCENT ET SANS DISCRIMINATIONS.

Avoir un emploi décent signifie que le travail qu’on exerce est productif et justement rémunéré, dans un endroit stable et sécurisé, garantissant l’intégration sociale, la protection des familles et la perspective d’un épanouissement personnel.

Par « emploi décent », les experts entendent aussi un emploi dans lequel les individus  peuvent exprimer leurs opinions, s’organiser, prendre part aux décisions touchant à leur vie et à l’égalité des chances et garantissant un même traitement pour tous.

C’est ce thème, celui de l’importance de l’emploi dans la vie et la prospérité des personnes, que le Nicaragua a choisi de développer lors de son intervention à la Réunion de l’OIT.

« Je crois qu’un travail décent du point de vue des salariés », a confié  à Prensa Latina José Léon Argüello, le secrétaire général du Ministère du Travail nicaraguayen,  » est un travail qui doit respecter la loi, garantir la protection sociale et encourager les échanges tripartites (travailleur, employeur, État) ».

Pour sa part, Margarita González, ministre cubaine du Travail et de la Sécurité Sociale, a fait savoir que son pays est attaché à une politique du plein emploi et que l’accès au travail s’effectue en toute égalité et sans aucune discrimination. Le travail forcé et le travail des enfants y est interdit et le salaire est proportionnel à la quantité et à la qualité du travail fourni, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes qui, a-t-elle souligné, jouissent des mêmes droits que les hommes dans tous les domaines et constituent 48 pour cent des employés dans le secteur civil de l’État.

L’AVENIR DU TRAVAIL

La discussion sur l’avenir du travail fait partie des thèmes récurrents de notre époque. Les changements y sont rapides et en profondeur et ils ont pour conséquence des transformations qui affectent de plein fouet le marché du travail, d’où la nervosité et les doutes qui règnent dans ce secteur, estime Ryder.

La région, explique-t-il, doit à la fois faire face à des problèmes structuraux qu’elle traîne depuis très longtemps, ainsi qu’à des problèmes nouveaux dus a l’informalité du travail, à l’emploi des jeunes, ou aux circonstances d’une actualité pour qui la recherche d’un travail décent ne semble pas toujours être une nécessité.

Sur toute la planète, 218 millions d’enfants de 5 à 17 ans sont employés dans la production. Parmi eux, 152 millions sont de trèsjeunes enfants et presque la moitié occupent des postes de travail dangereux, d’après les chiffres fournis par l’OIT.

72 millions se trouvent en Afrique, 62 millions en Asie et dans le Pacifique; 10,7 millions dans les Amériques; 1,1 million dans les États Arabes; et 5,5 millions en Europe et en Asie Centrale.

Dans cette dernière  partie du monde, on trouve à la fois des pratiques futuristes, comme l’agriculture de précision à l’aide de drones, et des cultures de subsistances  et des coupes illégales de forêts.

Alors que dans les centres financiers de certaines grandes villes sont apparus des véhicules électriques, il existe encore des personnes qui doivent émigrer à pied en défiant l’inclémence du climat et la distance des trajets afin de trouver un meilleur emploi, rappelle Ryder.

LES TRAVAILLEURS DONNENT DE LA VOIX.

Lors de cette réunion à Panama, les représentants des travailleurs ont condamné l’application des politiques néolibérales qui sont à l’origine du recul des acquis sociaux.

Ulises Guilarte de Nacimiento, secrétaire général de la Centrale des Travailleurs de Cuba, a déclaré que les années qui se sont écoulées depuis la réunion précédente de l’OIT, en 2014, au Pérou, l’Amérique Latine et les Caraïbes ont dû faire face à une offensive organisée par les pays impérialistes contre  les gouvernements progressistes et leurs stratégies d’intégration.

La politique néolibérale amène dans son sillage l’appauvrissement, les menaces contre la paix et la perte des acquis sociaux pour la grande masse des travailleurs, tout en poussant  à l’augmentation exponentielle de la dette externe de plusieurs pays, a-t-il fermement insisté.

LA NÉCESSITÉ D’UN EFFORT COLLECTIF.

« Comment construire un avenir meilleur pour l’emploi? » C’est la question capitale à laquelle a essayé de répondre la 19ème Réunion  Régionale Américaine de l’OIT.

Pour réaliser cet objectif, il est nécessaire d’agir sur plusieurs domaines et de mettre en place des politiques de développement productif afin de construire une situation propice à la création d’une dynamique capable d’activer les moteurs de la croissance.

« Il s’agit avant tout d’obtenir une croissance, forte ou soutenue, pourvu qu’elle respecte le développement durable et qu’elle s’applique à tous les pays », a déclaré à Prensa Latina José Manuel Salaza-Xirinachs, le directeur régional de l’Organisation.

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