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Santiago du Chili, 15 octobre (Prensa Latina) Les événements en relation avec la dictature de Pinochet n’arrêtent pas de refaire surface dans la vie publique chilienne, souvent pour rappeler les victimes de la Junte Militaire, mais parfois aussi pour vénérer les violateurs des Droits de l’Homme.
Mardi prochain, il y aura 20 ans que Pinochet a été arrêté à Londres, le 16 octobre 1998 et les admirateurs de la dictature continuent à faire parler d’eux au Chili; comme, par exemple, ces anciens officiers qui se sont réunis hier dans l’un des bâtiments de l’Armée pour rendre hommage au dictateur.
La rencontre a eu lieu à l’intérieur de l’École Militaire, qui a son siège dans la capitale, et dont le directeur a accepté d’accueillir une cérémonie pendant laquelle on a également rendu hommage à Miguel Krassnoff, qui purge, en ce moment même, 600 années de prison pour crimes contre l’humanité.
Krassnoff a été l’un des principaux membres de la DINA, la police secrète de Pinochet, et il a été condamné pour torture, disparition et assassinats de nombreuses personnes pendant la dictature (1973-1990).
Cette cérémonie a été filmée et la vidéo a été diffusée par CNN. On y voit le fils de Krassnoff, l’instigateur de cet événement, faire la louange de son père ainsi que d’autres anciens officiers de l’Armée.
Rien d’étrange à tout cela dans un pays où certains députés et hommes politiques ne cachent pas leur admiration envers Auguste Pinochet.
Pinochet apprit qu’il était sous arrestation la nuit du 16 octobre 1998 quand des policiers britanniques vinrent lui communiquer la décision à la London Clinic, où il se trouvait en tant que patient et allait subir une opération pour une hernie discale lombaire.
Le juge espagnol Baltazar Garzon, à l’origine de cette mesure, le privait de liberté à la suite de l’enquête menée sur les crimes dont avaient été victimes des citoyens espagnols pendant la dictature.
À l’époque, Pinochet avait 82 ans; il avait échangé son poste de Chef de l’Armée contre un poste de sénateur à vie. 16 mois durant, il fut prisonnier à domicile en Angleterre, avant d’être libéré par Jack Straw, le ministre britannique des Affaires Étrangères.
Sa supposée fragilité de santé et les pressions exercées depuis le Chili, où la démocratie n’était pas encore consolidée, avaient permis cette remise en liberté.
Au début de ce mois-ci, la juge chilienne Carolina Ramirez, a reçu une demande pour congeler les biens (qui se chiffrent à des millions de dollars) de Pinochet.
Ramirez, de la septième Chambre Civile de Santiago du Chili, a requis du Conseil de Défense de l’État (CDE) que ces biens mal acquis de la famille Pinochet soient congelés. Ils portent sur un montant approximatif de 16,4 millions de dollars.
Le jugement affecte les 16 héritiers du dictateur qui a laissé au Chili un passif de trois mille 200 assassinats, quelque mille 300 détenus disparus et plus de 33 mille cas avérés de torture.
Les personnes les plus directement concernées sont la veuve du dictateur, Lucia Hiriart, qui est impliquée dans une affaire de malversation de fonds et d’utilisation de biens de l’État à des fins personnelles lorsqu’elle dirigeait la Fondation Cema-Chili; tout comme sont impliqués ses enfants, Augusto, Lucia, Maria Verónica et Marco-Antonio, ainsi que 12 petits-fils et 5 arrière petits-fils.
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