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Le Brésil pourrait devenir un centre d’expérimentation pour le fascisme au cœur de l’Amérique Latine

Brasilia, 24 octobre (Prensa Latina). Le triomphe possible au second tour du candidat d’extrême-droite Jair Bolsonaro est aujourd’hui perçu dans le pays comme une possibilité réelle que le Brésil se transforme en un banc d’essai pour une expérimentation du fascisme au cœur même  de l’Amérique Latine.

« Dimanche  prochain, le risque est grand pour que le Brésil élise un gouvernement notoirement fasciste et pas seulement d’extrême-droite comme le sont ceux des États-Unis, d’Italie, de Pologne  et, peut-être même, de France et d’Argentine », a aujourd’hui mis en garde Joaquim Ernesto Palhares, le directeur du portail électronique de gauche Carta Major.

« Ce qui est en train de se passer dans ce gigantesque pays sud-américain, explique-t-il, ne peut pas être vu comme un cas isolé. C’est plutôt un préambule à un changement profond de la politique latino-américaine et de la politique mondiale, car le néo-libéralisme est parvenu, d’une manière générale, à expulser la démocratie ».

Selon ce spécialiste, une victoire de l’ancien capitaine d’Armée Bolsonaro placerait le pays sous l’empire d’une sorte de « politique du godillot », régie par les rites d’une humiliation en continu exercée  par la hiérarchie militaire et l’obéissance aveugle au chef suprême.

Le mépris des institutions démocratiques, insiste-t-il, est le « modus operandi » de ce genre de « politique du godillot », le but étant de soumettre tout le monde: les partis, les parlementaires, les syndicalistes, les étudiants, les mouvements sociaux  et, même, le Pouvoir Judiciaire afin de transformer le Brésil en un banc d’essai pour disséminer des gouvernements de type fasciste dans toute l’Amérique Latine.

Ce point de vue, assure Palhares, se fonde sur les déclarations mêmes de Bolsonaro, pas plus tard que dimanche dernier, lorsqu´il affirmé qu’il faut balayer  » les bandits rouges  » (de la gauche) et que ses opposants politiques devront se soumettre à ses lois ou bien quitter le pays s’ils ne veulent pas finir en prison.

Les critiques du directeur de Carta Major envers  le Tribunal Suprême Électoral (TSE) sont également très fermes, car ce dernier a décidé de fermer les yeux sur les dénonciations de financement illégal par des chefs d’entreprise d´une campagne de diffamation contre le PT lancée sur les réseaux sociaux par Bolsonaro et ses partisans.

Une justice faible, démoralisée, incapable de faire valoir la loi et de garantir des conditions égales pour tous les candidats, une justice qui, une fois de plus a manqué à son devoir en n’appliquant pas le droit constitutionnel: voilà ce qui explique  pourquoi des millions de Brésiliens sont tombés dans le piège que leur tendait le discours creux du fascisme, un fascisme qui refuse le débat et incite à la violence, regrette Ernesto Palhares.

D’après les plus récents sondages sur les intentions de vote, publiés hier soir par l’Institut MDA, le candidat du Parti Socialiste Libéral (PSL), Bolsonaro, obtiendrait 57 pour cent des suffrages valides (exclusion faite des blancs et des nuls); alors que son opposant, le candidat de la coalition « El Pueblo Feliz de Nuevo » ( Le Peuple Heureux à nouveau), Fernando Haddad, n’obtiendrai lui que 43 pour cent des suffrages.

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