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78 élèves pris en otage par les séparatistes Camerounais

Yaoundé, 6 novembre (Prensa Latina) Les séparatistes camerounais ont aujourd’hui revendiqué la prise d’otage de 78 élèves, de trois surveillants et du directeur d’une école puis ont annoncé que ces otages ne seraient libérés que lorsque le Cameroun anglophone obtiendrait sa sécession du reste du pays.

Cet enlèvement massif a eu lieu le 5 novembre dans la ville de Nkwen, près de Bamenda, dans la région nord-ouest du Cameroun qui, avec la région sud-ouest, constitue la zone où réside la minorité anglophone du pays (alors que le gouvernement central se trouve à Yaoundé, en zone francophone, et qu’il est formé en grande partie de ministres et fonctionnaires de langue française).

Les responsables  de cet enlèvement se sont fait connaitre par une vidéo où ils se présentent comme étant les « Amba Boys » (« Les Jeunes d’Amba ») et se disent membres d’une milice armée créée après la proclamation de la République d’Ambazonie, en octobre dernier. Mais, pour le moment, cette République n’est reconnue par aucun pays d’Afrique, ni aucun autre pays à l’extérieur du continent africain.

« Nous ne libérerons ces otages qu’une fois notre combat pour l’indépendance de l’Ambazonie terminé; pour le moment, ils poursuivront leur scolarité ici », a déclaré une voix anonyme qui n’a donné aucune autre information sur le lieu de détention des personnes séquestrées.

Cet enlèvement massif est une opération de communication de la part des séparatistes qui se sont lancés dans une guerre à mort contre les forces de l’Armée et de la Police mobilisées par le gouvernement central pour combattre les séparatistes dans les deux régions où ils habitent et à l’intérieur desquelles le couvre-feu a été décrété du coucher du soleil jusqu’à l’aube.

C’est sur cette toile de fond que le président du Cameroun, Paul Biya, a aujourd’hui prêté serment pour la septième fois consécutive.

Biya a été réélu lors des élections d’octobre dernier avec une majorité de 71 pour cent  des votants. Ces résultats ont été avalisés par des observateurs étrangers mais les élections ont été marquées par une forte abstention et des actes de violence entre les forces de l’ordre et les milices opérant dans les régions anglophones.

Dans son discours inaugural, Paul Biya a juré qu’il défendrait l’unité et l’intégrité du pays, ce qui est une réponse indirecte mais claire aux séparatistes et implique que les otages ne seront pas libérés.

Les anglophones se plaignent de discriminations à leur égard et la tension entre les deux communautés s’est aggravée lorsque les séparatistes ont proclamé, en octobre dernier, la République d’Ambazonie.

La permanence au pouvoir de Biya et cet enlèvement massif laissent présager une recrudescence d’un conflit qui est à l’origine de centaines de morts dans les rangs de l’Armée et dans ceux des séparatistes, ainsi que d’un exode important des habitants de la campagne et des villages vers les pays limitrophes et les zones urbaines éloignées du théâtre de la conflagration.

peo/mem/msl

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