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Élections brésiliennes: les grandes compagnies de l’internet restent silencieuses

Brasilia, 14 novembre (Prensa Latina) Les grandes compagnies nord-américaines qui offrent des services sur internet et sur les portables -Google, Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp- se taisent aujourd’hui et refusent de répondre aux questions qui pourraient éclaircir l’utilisation de leurs plateformes pendant la campagne présidentielle au Brésil.

Le quotidien digital Brasil 247 signale que le juge Luis Roberto Barroso, du Tribunal Suprême Fédéral, a décidé, en complément d’enquête, de demander à ces grandes compagnies de dévoiler les contrats passés avec elles « pour favoriser l’élection du président élu de la République du Brésil, Monsieur Jair Mesias Bolsonaro ».

En effet, si la législation électorale permet les campagnes de promotion (c’est-à-dire la possibilité pour quelqu’un de payer Twitter, Facebook et Instagram pour mettre en relief tel ou tel candidat), par contre, la démarche n’est légale que si le coût de l’opération est déclaré au Tribunal Supérieur Électoral et que les fonds ne proviennent pas d’une compagnie ou d’une entreprise.

Selon le quotidien Folha de Sao Paolo, Facebook et Twitter se sont bornées à répondre au juge qu’aucun contrat n’avait été passé au nom du Parti Social Liberal (PSL) ni au nom du candidat présidentiel Bolsonaro.

Facebook, plus particulièrement, a omis de signaler le contrat signé par le chef d’entreprise Luciano Hang, alors que celui-ci a déjà été condamné à une amende par le TSE pour avoir fait illégalement la promotion de Bolsonaro sur ce même réseau social. Aucune trace, non plus, des frais encourus par la même personne pour les dépenses relatives à la campagne du PSL pendant ces élections.

De même, la réponse de Twitter -qui affirme que ni le PSL, ni Bolsonaro n’ont rien payé à la compagnie- ne prouve nullement que cette plateforme n’a pas été utilisée au profit de l’ancien capitaine de l’Armée brésilienne.

D’après ce journal de Sao Paolo, certains experts estiment que Twitter devrait s’expliquer sur plusieurs autres points: combien de faux comptes la compagnie a-t-elle interdits? Pour quelle raison ont-ils été bloqués? Combien, dans ce nombre, avaient pour objectif une action politique destinée à favoriser l’un des candidats ?

Quant à WhatsApp, cette compagnie n’a pas daigné dévoiler les paramètres qu’elle utilise  pour déterminer si un compte envoie, ou non, des messages en masse; ni les moyens employés pour détecter si des milliers de numéros de téléphone achetés sur des sites étrangers ont été utilisés dans le software d’émulateurs de messagerie intelligents, c’est-à dire d’ordinateurs équipés pour activer d’autres ordinateurs et multiplier ainsi de manière exponentielle le nombre de messages envoyés.

La veille, le TSE a révélé avoir trouvé 17 irrégularités dans les comptes présentés pour la campagne du candidat d’extrême droite Bolsonaro, président élu du brésil depuis octobre dernier.

Le rapport technique remis au juge Barroso révèle aussi que AM4, le plus important prestataire de services pour la campagne du candidat du PSL -responsable, notamment d’envois de messages, souvent faux, par WhatsApp- n’avait pas d’autorisation légale pour recevoir des fonds par internet, alors que le candidat d’extrême droite a justement obtenu la majorité de ses fonds de propagande grâce à ce moyen.

Face à cette situation, les techniciens du TSE ont donné à Barroso un délai de trois jours pour que l’équipe de Bolsonaro fasse parvenir les documents et les explications nécessaires sur les 17 points concernés.

Parmi les problèmes découverts par l’équipe analysant les comptes de campagne, il restera toujours le non-respect des délais légaux pour informer la justice des recettes et  des dépenses afférentes à la campagne électorale.

peo/tgj/ocs

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