Brésil,
“Le premier procès dont j’ai été victime est une farce, un mensonge du Ministère Public, avec Power Point. Le second est une autre farce. J’en paye le prix. Et je vais payer parce que je suis un homme qui croit en Dieu et en la justice et, qu’un jour, la vérité prévaudra sur tout ce qui est en train de se passer”, a-t-il déclaré pendant l’audience.
Pour la première fois en sept mois, cet ancien dirigeant du mouvement ouvrier a pu quitter le commissariat central de la Police fédérale à Curitiba pour être transféré au tribunal afin d’être soumis à l’interrogatoire de la juge Gabriela Hardt, remplaçante temporaire du magistrat Sergio Moro pour les enquêtes de l’opération Lava Jato (Lavage Express) sur les actes de corruption.
Moro (qui a été nommé ministre de la Justice par le président élu, Jair Bolsonaro) est le juge qui, le 7 avril dernier, a condamné Lula pour un délit présumé de corruption passive et blanchiment d’argent et l’a fait incarcérer afin qu’il purge sa peine de 12 ans et un mois.
L’interrogatoire s’est déroulé dans une ambiance assez tendue, Lula se sentant, comme il l’a exprimé lui-même, “un trophée”, “un trophée que Lava Jato se devait de remettre. J’ignore pourquoi je ne leur plais pas, mais le fait est qu’ils me considéraient comme un trophée à remettre aux autorités”.
Lula a nié toute implication sur de supposées transformations d´une villa payées par les entreprises de construction en échange de contrats offerts à la compagnie Petróleo Brasileiro S.A (Petrobras). La villa en question, située dans le quarter d’Atibaia, au centre de Sao Paolo, lui ayant été attribuée “ipso facto” comme lieu de résidence, “ ne m’appartenait pas et je n’avais ni l’obligation de savoir, ni même de m’informer sur son entretien”, a insisté le fondateur du Parti des Travailleurs, qui se sent persécuté politiquement et las de tous ces mensonges.
Fernando Haddad, le candidat du PT aux dernières élections présidentielles, a rendu visite à Lula avant que celui-ci soit appelé pour témoigner. “Je voulais”, a-t-il déclaré, ”lui monter ma solidarité et savoir s’il allait bien”.
“Il était tranquille et très bien préparé”, a-t-il ajouté.
Des dirigeants politiques et syndicaux, des députés, des sénateurs ainsi que des militants du PT et d’autres organisations populaires s’étaient mobilisés pour l’occasion et attendaient depuis le matin devant le bâtiment où Lula, sous forte escorte policière, devait témoigner à 14:00 heures, heure locale.
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