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FARC: l’Etat colombien se doit d’honorer sa parole

Bogotá, 27 novembre (Prensa Latina) Le président de la FARC, Rodrigo Londoño, dit Timochenko, a rejeté les modifications portées à l’Accord de Paix et a déclaré que l’État colombien était obligé d’appliquer ce dernier, comme l’exigent les règles du droit international.

Voilà deux ans, samedi dernier, que les Accords de Paix ont été signés et, à l’occasion d’une cérémonie qui s’est tenue au centre Culturel Gabriel García Márquez pour fêter ce second anniversaire, Londoño a fait le bilan de la progression de ces Accords.

Le chef de la FARC a tenu à souligner que les documents signés à La Havane l’avaient été après cinq longues années de négociations et qu’il ne s’agissait nullement, comme certains voudraient le faire croire, d’une capitulation de la part des insurgés, ni d’une simple déposition d’armes, ni d’un acte de soumission de la guérilla à un pouvoir et à un ordre combattus pendant des dizaines d’années

Le document que nous avons alors signé est un véritable traité de paix par lequel l’État colombien reconnaissait que certaines transformations étaient nécessaires pour ne pas retomber dans les erreurs du passé. En échange à ces concessions, la guérilla acceptait de se transformer en un parti politique légal dont l’arme unique serait la parole, a rappelé Timochenko.

« L’État se doit donc d’honorer, lui aussi, sa parole », a-t-il insisté, « en application du principe universel du “pacta servanda”, c’est-à-dire du pacte qui oblige les deux partis à respecter leur accord. Il est donc impossible de modifier les termes de cet accord selon le bon vouloir d’une des parties et de manière unilatérale ».

L’Accord de La Havane, a-t-il expliqué, a été établi en respectant toutes les normes nationales et internationales. En Droit, il est “blindé”.  Il ne peut pas être modifié au gré des caprices de législateurs, de gouvernants ou d’interprètes.

Si l’on regarde ce qu’il s’est passé pendant ces deux dernières années, il est possible de dire que rien n’a été accompli.

“Nous avons été amnistiés; les ordres de capture à notre encontre ont été levés; nous avons pu tenir un congrès afin de fonder un parti politique; nous avons participé aux élections pour le Congrès; certains d’entre nous sont devenus députés ou sénateurs”, a-t-il cité comme exemple.

Cependant, a-t-il mis en garde, le parti de la Force Alternative Révolutionnaire Commune (FARC) a dû chaque fois réclamer et se battre pour son dû; rien ne lui a été accordé spontanément.

400 anciens guérilléros sont encore en prison, a-t-il tenu à rappeler. Sans oublier le cas de Jesús Santrich, autre dirigeant de la FARC, détenu de manière arbitraire et menacé d’extradition, à la suite des poursuites menées par le procureur général, Néstor Martínez.

Il a également critiqué les tentatives pour déformer et délégitimer la Juridiction Spéciale de Paix et l’absence presque totale d’avancées dans l’application de la réforme rurale.

Il a surtout vivement condamné le manque de garanties offertes pour exercer la politique, comme en témoignent les nombreux assassinats de dirigeants sociaux et d’anciens combattants de la FARC.

Finalement, il a assuré que, malgré toutes ces difficultés, le parti à la tête duquel il se trouve, continuera à œuvrer pour l’application intégrale de l’Accord de Paix.

“Nous ne reprendrons pas les armes parce que nous sommes profondément convaincus qu’il existe aujourd’hui des formes supérieures de lutte et nous allons le démontrer”, a conclu Londoño.

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