Belgrade, 27 novembre (Prensa Latina) Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, a réitéré hier la difficile situation de son pays face au conflit en cours au Kosovo suite à l´action impunie des dirigeants de Pristina et aux soutiens qu´ils reçoivent de l´Occident.
Lors d´un entretien à la chaîne publique RTS hier soir, il a exprimé que son combat pour la recherche d´un accord de compromis à ce long conflit ressemble à celui de David contre Goliat, ce dernier personnalisé par tout le monde occidental et les albanais.
Il a rappelé que les conversations Belgrade-Pristina pour la normalisation des relations n´existent plus et qu´il ne sait pas ce qu´il pourrait offrir au peuple serbe, dont la majorité estime que le conflit doit resté gelé et que l´on en reste au statu quo.
Vucic s´est déclaré convaincu que sans une solution au différent, l´unique voie possible conduit à un énorme problème pour la Serbie.
Il a signalé avoir estimé, il y a un certain temps, que la Serbie ne devrait pas rêver de revoir tout son territoire national uni, mais qu´elle peut et doit rêver de le rendre cohésif et cohérent économiquement et culturellement, exprimant par cela que d´autres pays qui ont perdu des territoires, comme l´Allemagne, l´ont fait.
Nous devons renforcer l´économie, la langue, et apprendre des leçons du passé, commémorer les grandes dates et lutter pour le respect des victimes, a-t-il souligné.
Vucic a ajouté que le devoir de son pays est de ne pas se situer contre l´occident et d´avoir toujours avec soi la Russie, la Chine et de nombreux autres pays.
Il a indiqué que d´un côté Belgrade dialogue au sujet du Kosovo avec des personnes irresponsables et peu sérieuses, raisons pour lesquelles elles sont dangereuses, sans compter qu´elles n´honorent pas les accords passés, et que d´un autre côté elle a le plus faible soutien possible de l´Union Européenne (UE) sur ce sujet.
Quant à la taxe de cent pour cent sur les marchandises et produits serbes imposée par les autorités de Pristina il y a six jours, il a estimé que l´UE aurait dû réagir face au décret précédent, qui était de 10 pour cent, appliqué le 6 novembre dernier, mais qu´elle ne l´a pas fait; même s´il a insisté sur le fait que la Serbie doit continuer de travailler pour entrer dans l´espace communautaire.
Le chef d´État a considéré que les albanais se comportent comme ils le souhaitent, puis a attiré l´attention sur les messages envoyés quant à la création de la dénommée Grande Albanie qui ont émané de la réunion conjointe d´hier entre les gouvernements albanais et kosovar.
Vucic a également révélé avoir eu de difficiles conversations durant la journée avec de hauts dirigeants de l´UE qui demandent une réunion de toutes les parties pour trouver une solution de compromis à la situation créée. Mais la position de Belgrade est qu´il n´y a pas de dialogue jusqu´à un retour au point de départ.
En revenant sur le thème des relations entre les puissances occidentales et Pristina, il a considéré que les États-Unis sont pour eux (les dirigeants kosovars) comme maman et papa, et que des pays comme la Grande-Bretagne, la France et l´Allemagne, entre autres, sont leurs oncles et tantes. Pour ensuite ajouter que la Serbie compte sur le soutien de la Chine, la Russie et de nombreux autres pays, mais que cela n´est pas toujours suffisant.
Il a ensuite réitéré le fait que face à l´actuelle situation créée par la nouvelle taxe douanière, son pays n´a pas d´autre décision à prendre que celle d´aborder le sujet avec mesure et intelligence, tout comme d´aider ses compatriotes au Kosovo pour qu´il ne leur manque ni pain, ni lait ou médicaments, puis que cela se fera sans faute et quelques soient les circonstances.
Le mandataire a finalement assuré que ces compatriotes présents au Kosovo auront tout le soutien de Belgrade, puis il les a priés de lutter pour leurs droits par des moyens pacifiques.
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