Kaboul, 4 décembre (Prensa Latina) La publication Stars and Stripes signale que les États-Unis ont lancé plus de bombes et autres munitions lors des dix premiers mois de cette année, en comparaison avec toute année complète de cette dernière décennie, pour obliger les talibans à négocier la fin de la guerre.
Cependant, ces bombardements n´affectent pas seulement le groupe insurgé, qui continue de contrôler une bonne partie du territoire afghan, mais également des civils.
Selon un rapport du Commandement Central de la Force Aérienne des États-Unis, cité par ce média, les forces étasuniennes ont lancé cinq mille 982 munitions en Afghanistan lors de cette période.
Les avions de la coalition ont ainsi volé près de six mille six cent fois entre le début 2018 et fin octobre, puis lors de 12 pour cent de ces vols des attaques ont été réalisées.
Les chiffres enregistrés indique qu´en 2011, les forces étasuniennes avaient lancé cinq mille quatre cent bombes et munitions, le nombre le plus élevé jusqu´à l´heure.
Les attaques incluent bombes et missiles, projectiles de 105 millimètres tirés depuis les avions d´artillerie AC-130, ainsi que les tirs de canons à compter de 20 millimètres.
Une intensification des bombardements a fait partie de la stratégie de l´administration de Donald Trump pour pousser les talibans vers la table de dialogue. Mais malgré l´amplification des attaques aériennes, les talibans contrôlent plus de territoire que jamais ils ne l´ont fait depuis le début de la guerre en 2001, et ce selon des données militaires des propres États-Unis.
Le chef de l´État Major Conjoint étasunien, Joseph Dunford, a il y a quelques jours affirmé que la guerre en Afghanistan en est à « un point mort », puis a reconnu que ce conflit ne se solutionnera jamais par la voie militaire.
Les talibans « ne sont pas en train de perdre (la guerre) en ce moment, je crois qu´il est juste de le dire », a affirmé Dunford lors de son intervention au Forum de Sécurité Internationale de Halifax, au Canada.
La Mission d´Assistance de l´ONU en Afghanistan (Unama) a réitéré sa préoccupation quant à l´augmentation du nombre de victimes civiles lors des attaques aériennes de cette année dans ce pays.
Selon un communiqué de l´Unama publié en septembre dernier, lors des six premiers mois de l´année, 149 personnes ont été tuées, et 204 blessées, par ce type d´attaques; une augmentation de 52 pour cent par rapport à la même période de 2017.
L´entité internationale a tiré la sonnette d´alarme car les femmes et les enfants représentent plus de la moitié des pertes civiles dues à des attaques aériennes.
L´Unama a attribué 52 pour cent de ces pertes aux attaques aériennes des forces afghanes, 45 pour cent aux militaires internationaux et les trois pour cent restant aux forces progouvernementales non identifiées.
Le secrétaire général des Nation Unies, Antonio Guterres, a exhorté la communauté internationale à soutenir les efforts réalisés pour obtenir la paix et la stabilité en Afghanistan.
Par le biais d´une vidéo diffusée au début de la conférence ministérielle au sujet de ce pays réalisée la semaine dernière à Genève, le diplomate portugais a fait part de sa solidarité envers tous les citoyens qui sont victimes de la violence et des conflits.
Guterres a également exprimé le soutien de l´ONU à toute action destinée à mettre fin à ces problématiques.
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