Brasilia, 23 janvier (Prensa Latina). Malgré la brièveté de son discours devant le Forum Mondial de Davos (Suisse), le président brésilien Jair Bolsonaro a utilisé des informations incorrectes pour prouver son point de vue, indique aujourd’hui le portail digital Brasil de Fato.
« Nous sommes le pays qui préserve le plus l’environnement. Aucun autre pays au monde ne possède autant de forêts », a assuré Bolsonaro lors de son de discours de la veille à Davos.
Cependant, selon Brasil de Fato, les relevés sur l’Engagement pour l’Environnement effectués par les universités nord-américaines de Columbia et de Yale (sur lesquels s’appuient les calculs du propre forum de Davos) montrent que, sur les 180 pays étudiés par ces deux universités, le Brésil n’arrive qu’en 69ème place concernant la protection de l’environnement.
Ce travail de recherche analyse l’engagement pour la protection de la nature en se basant sur 24 critères permettant de calculer l’investissement de chaque pays dans le domaine de la sauvegarde de l´environnement et de la vitalité de l’écosystème. En fait, c’est le pays qui accueille le forum, la Suisse, qui arrive en première place dans le tableau présenté par Columbia et Yale.
Pire encore: alors qu’en 2016 Bolsonaro avait déjà affirmé, à tort, que le Brésil occupait la 46ème place dans ce même classement, pendant les deux dernières années on a en fait assisté à une dégradation de la protection de l’environnement de la part du Brésil, souligne le site. « Le discours de Bolsonaro ne correspond pas à la réalité. Le Brésil est loin d’être le pays qui préserve le mieux ses forêts. Ce qu’on vécu les gens sur le terrain ces trois dernières années s’inscrit en faux contre ces déclarations », affirme Marcela Vecchione, professeur et chercheuse du Centre des Hautes Études Amazoniennes de l’Université Fédérale de Pará (UFPA).
L’agro-négoce joue un rôle très important dans les secteurs sur lesquels Bolsonaro cherche un appui politique afin d’obtenir la « gouvernabilité » du Parlement, met en garde cette spécialiste qui prévoit déjà une aggravation des indices de déboisement pendant la période où l’extrême-droite sera au gouvernement.
Bolsonaro a déclaré: « Aucun autre pays n’a autant de forêts que nous ».
Toutefois, selon les relevés de la Banque Mondiale, le pays possédant la plus grande surface boisée au monde est la Russie. Le Brésil est le pays avec la plus grande biodiversité au monde, selon les informations fournies par le Ministère de l’Environnement pour la Convention de la Diversité Biologique de l’ONU.
L’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) a fait remarquer que, de 1990 à 2015, le Brésil a été le pays qui a connu le taux de déforestation le plus élevé au monde.
A l’inverse de ce que le discours de Bolsonaro a voulu laisser entendre au reste du monde, ses premières mesures concernant l’environnement sont extrêmement négatives, signale Brasil de Fato.
Le site rappelle que le Gouvernement a annoncé son intention de réviser la situation en ce qui concerne la Terra Indigena Raposa del Sol et la personne qu’il a choisie pour présider la Fondation Nationale de l’Indien (Funai) est un général qui a récemment travaillé pour une compagnie minière en conflit avec les indigènes.
De la même manière, le service chargé de l’identification, de la délimitation et de la démarcation des terres indigènes a été transféré au Ministère de l’Agriculture. De plus, le ministre nommé à la tête du Ministère de l’Environnement n’est autre que Ricardo Salles, qui a déjà été accusé de ne pas respecter les lois sur l’environnement et de falsifier les cartes concernant les restrictions environnementales sur la rivière Tietê, dans l’État de Sao Paulo.
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