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Les organisations de travailleurs descendent dans la rue en Équateur

Par Sinay Céspedes Moreno

Quito, 14 février (Prensa Latina)Convoqués par l’Assemblée Nationale Citoyenne, divers secteurs du peuple d’Équateur se sont hier déclarés en résistance et sont descendus dans les rues dans plusieurs provinces du pays afin de protester contre les mesures économiques  et contre ce que beaucoup considèrent comme une régression sociale.

Cette journée de grève dans les villes et les campagnes a reçu le nom de 13F. Y ont pris part les représentants des syndicats de professeurs, des agriculteurs, des éleveurs de bétail, des employés des services publics, des collectivités locales et d’autres associations.

Des villes comme Quito, Manabí, El Oro et Zamora Chinchipe, Puerto Inca, Babahoyo, et Guayaquil ont été au centre de ces actions pour exiger que l’exécutif  réponde aux demandes des travailleurs durement touchés par la hausse du prix des carburants, la fermeture d’usines ou les promesses non tenues du gouvernement.

La journée a commencé par des rassemblements, des barricades de pneus enflammés et des voies de communication bloquées par les manifestants.

Avant  cette journée de grève contre ce que les syndicats considèrent comme des hausses de prix insupportables, les leaders des formations organisatrices avaient mis le gouvernement en garde contre cette colère créé par l’injustice et les privatisations.

WilmerSantacruz, coordinateur national du Syndicat des Professeurs avait averti que les enseignants descendraient  dans la rue et se joindraient aux autres mouvements sociaux.

De son côté, Richard Intriago, président du Mouvement National des Paysans, a insisté sur les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et les  éleveurs de bétail qui ne reçoivent aucune aide alors qu’ils pourvoient à l’alimentation des citadins. Leur situation -assure-t-il- exige des mesures de toute d’urgence.

« C’est la première fois qu’une mobilisation sociale unit tous les secteurs de la nation. D’autres suivront si les choses ne s’améliorent pas », met-il en garde.

Les mesures concrètes demandées sont les suivantes: abrogation complète du décret 619 sur la hausse des carburants, réduction des impôts, financement de l’éducation et des soins de santé, retour urgent des allocations pour les personnes âgées et les personnes handicapées, fin des mises-à-pied collectives.

Les manifestants demandent aussi l’abrogation de la Loi Organique pour l’Augmentation de la Production, loi qu’ils jugent inconstitutionnelle et dont les conséquences sont néfastes, surtout pour les couches populaires et productives de la population qui sont fermement opposées à tout accord entre l’administration et le Fond Monétaire International.

En outre, il est demandé au Centre de Supervision des Banques d’interdire les paiements illégaux perçus par les banquiers, de recommencer à faire payer des impôts aux grandes compagnies, de garantir un salaire juste et une sécurité sociale pour toutes les personnes travaillant dans les transports et le petit commerce.

A tous ces manifestants se sont également joints la Confédération des Peuples et les Organisations Indigènes et Paysannes de l’Équateur qui estiment que, lors des élections présidentielles de 2017, elles avaient voté pour le partisan d’un modèle progressiste de justice sociale et non pour un néo-libéral comme ils le découvrent à présent.

C’est également la position qu’à adoptée le Front des Organisations Sociales  pour La Défense de la Patrie qui a rejoint la marche nationale à Guayaquil.

Sont également descendus dans la rue les travailleurs du secteur électrique et de la Corporation Nationale des Télécommunications.

En réponse à ces actions, le conseiller du gouvernement, Santiago Cuesta, a averti que les syndicalistes qui rejoindraient la mobilisation nationale seraient licenciés, attitude qui a été critiquée sur les réseaux sociaux et interprétée comme une démarche ouvertement menaçante.

Malgré toutes ces mises en garde du Gouvernement, l’offensive a déjà commencé pour les manifestants. Elle ne prendra fin que lorsque leurs exigences seront prises en considération. C’est ce qu’ils ont fait savoir aux autorités à travers cette grande journée de mobilisation qui, en ce qui concerne Quito, a convergé jusqu’au centre historique après être partie de divers lieux de la capitale.

Depuis de nombreux points du pays, la voix populaire s’est faite entendre, avec ses consignes, ses banderoles et les nombreuses interventions de ceux qui demandent que l’on revienne aux politiques sociales qui protégeaient les plus démunis.

peo/apps/scm

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