Les mouvements féminins: un tournant dans la politique des États-Unis?
Par Richard Ruìz Julién
La Havane, 20 février (Prensa Latina) Les mouvements s’opposant aux manœuvres politiques des administrations des États-Unis ont acquis une nouvelle vigueur au cours du gouvernement de Donald Trump, en particulier les mouvements de femmes, qui redoublent d’efforts afin d’atteindre les pus hautes sphères de l’État, souligne aujourd’hui la presse.
Le quotidien « The New York Times » a publié un éditorial selon lequel cette année 2019 sera un moment-clef qui, au cours des élections présidentielles, leur permettra de trouver une place dans une opinion publique de plus en plus divisée; le but final étant, évidemment, les élections de 2020.
Selon certains observateurs politiques, le facteur central dans cette bataille sera la manière dont les sénatrices démocrates Elizabeth Warren ( Massachusett), Amy Klobuchar (Minnesota), Kamala Harris (Californie), Kirsten Gillibrand (New York) et Tulsi Gabbard (Hawaï) parviendront à se créer une image qui les distingue de la candidate démocrate aux dernières élections, Hilary Clinton.
Après les divisions créées par l’administration actuelle, il est important pour chacune d’elles de trouver et de proposer une démarche politique permettant au pays de retrouver son union.
Aujourd’hui, le paysage est favorable à cette poussée des femmes. Il est même capital pour la démocratie que leur démarche aboutisse, estime Russell Schaffer, un communiquant expert en politique originaire du Queens.
Pour lui la conjoncture actuelle augmente les chances de succès pour le camp démocrate.
» Il faut souligner que, pour la première fois dans l’histoire des primaires aux États-Unis, lorsque quelqu’un dit: « Je vais voter pour une femme aux prochaines élections », il faut demander: » Pour laquelle? », fait remarquer Schaffer.
» Les démocrates ont une série de candidates hautement qualifiées et crédibles, capables de rassembler des fonds et de créer une organisation leur permettant d’obtenir une nomination par leur parti avant de, finalement, vaincre Trump aux prochaines élections ».
Selon cet expert, la présentation d’un candidat masculin par les démocrates à fait son temps, en ce qui concerne les élections présidentielles. « Il est fini le temps où l’on votait pour un candidat démocrate de sexe masculin et de « race » blanche ».
« De toutes les aspirantes démocrates se présentant actuellement, je crois que la sénatrice Kamala Harris est celle qui a le plus de chances de gagner la nomination du Parti Démocrate », opine Schaffer. » Non seulement elle est afro-américaine mais, en plus, une partie de sa famille est originaire de l’Inde ».
Cependant, ce qui est peut-être le plus important, c’est que la Californie sera le premier État à entamer le processus des primaires dès le mois de mars, et non en juin, comme en 2106, indique-t-il.
« La Californie est l’État qui envoie le plus de délégués à la Convention Nationale Démocrate, et, si tout se passe bien là-bas, cela pourrait pousser une série d’autres candidats à réévaluer leur propre campagne ».
Cette augmentation du nombre de femmes pour la compétition présidentielle n’est pas un effet du hasard, estiment les observateurs.
Les élections primaires de 2108 ont été une ligne de démarcation dans l’histoire des femmes en politique. Plus que jamais auparavant, elles se sont élues entre elles pour se présenter aux élections aux postes de membres du Congrès.
C’est ainsi qu’à New York, le sort se trouve entre les mains de la représentante du Bronx et du Queens, Alexandria Ocasio-Cortez.
Depuis que son nom a fait la une des médias au niveau national, elle s’est toujours présentée comme une « opposante à la domination des hommes blancs ».
Les analystes sont d’accord pour dire que le chemin à parcourir est encore long. Seul le temps dira si les États-Unis ont évolué jusqu’au point où une femme brisera non seulement le plafond de verre que lui oppose un parti politique, mais qu’elle puisse le traverser suffisamment pour se hisser jusqu’au poste suprême de la Maison Blanche.
peo/mv/rrj