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Brésil: le néo-libéralisme incapable de trouver des solutions (II)

Par Paulo Cannabrava Filho*

Brasilia, 21 février (Prensa Latina) Tout comme dans une colonie, le Brésil est maintenant témoin du saccage continu de ses richesses minérales et non-minérales. Et ceci ne profite en rien à l’économie locale.

Cela contribue, au contraire, à causer les catastrophes criminelles qui font régulièrement la une des journaux.

De plus, les soi-disant « commodités » ou « produits de base » doivent être payés au prix dicté par les grandes corporations transnationales, elles mêmes sujettes à des crises périodiques.

Au Brésil, la machine de l’État se maintient grâce à la productivité de l’agro-industrie extensive, autre secteur prédateur et tourné vers l’exportation; à quoi il faut ajouter les impôts et les taxes payés par les travailleurs.

Mais comme la ploutocratie agri-exportatrice et propriétaire des mines du pays est au pouvoir, elle dicte des lois qui sont à son seul avantage, en s’auto-exemptant des impôts pour augmenter encore plus ses profits.

Historiquement, ce sont les secteurs productifs de haute valeur ajoutée qui génèrent le plus de ressources et sont le terreau d’un développement capable de pourvoir aux nécessités d’un État stable pouvant offrir des niveaux de vie et de santé adéquats pour toute la population.

S’il n’y a pas de production, si l’on exempte d’impôts les grands producteurs ruraux et les exploitations minières, qui reste-t-il pour payer les impôts et les taxes? Que reste-t-il pour payer la dette?

Il se trouve que 18 des 24 États du Brésil sont en faillite et n’ont pas un centime pour régler leurs dettes. De plus, le gouvernement de l’Union, pour combler son propre déficit, force ces États à vendre le peu d’actifs qui leur reste à vendre.

Et comme il n’y a aucun moyen de trouver de l’argent, le super ministre de l’Économie-du Logement, de la Planification, du Commerce et du Commerce Extérieur du Trésor  et de la Banque Centrale, Paulo Guedes, le gourou du néo-libéralisme financier, affirme qu’il a besoin de quelques mille milliards de réals brésiliens ( 269 milliards 851 millions de dollars). Rien que ça!

COMMENT PARVENIR À RETOURNER CETTE SITUATION?

Paulo Guedes fournit lui-même la réponse: il faut vendre les biens de l’État et réduire les dépenses publiques, remède qui, en fait, finit par étouffer définitivement l’économie tout en sacrifiant, bien entendu, les travailleurs généralement, et les plus pauvres d’entre eux dramatiquement.

La seule vente des puits de pétrole, assure le ministre, devrait permettre de recueillir, à court terme, 300 milliards de réals brésiliens (80 milliards 995 millions 220 mille dollars). Ce n’est pas grand chose: à peine l’intérêt de la dette.

Le gouvernement antérieur était composé de 27 ministères. Celui-ci les a réduits à 22, mais les mises-à-pied ont été minimes et, dans certains cas, on a dû réadmettre des personnes qui avaient été congédiées car, sans elles, la machine administrative ne tournait plus. En outre, la ploutocratie au pouvoir a besoin d’emplois publics pour pouvoir les distribuer aux membres sa famille et à ses électeurs.

Comme ils légifèrent dans leur propre intérêt, l’année législative s’est achevée par un vote accordant une augmentation de 16,8 pour cent aux magistrats du Tribunal National Suprême, celui-là même qui réglemente les salaires dans la fonction publique.

Grâce à cette nouvelle mesure, les anciens et les nouveaux législateurs et fonctionnaires de haut rang peuvent maintenant recevoir jusqu’à 39 mille 300 réals (10 mille 524 dollars), c’est-à-dire 18 fois le salaire moyen des employés de la fonction publique et 40 fois plus que le Salaire Minimum, fixé, cette année, à  998 réals (266,61 dollars), alors que pour nourrir une famille il devrait être, au moins, de cinq mille réals (mille 349 dollars et 25 cts).

Note: un réal brésilien = 0,26 dollars US.

* Journaliste brésilien, éditeur de la revue « Diálogos del Sur ».

peo/rr/pcf

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