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Les cubains se rendront aux urnes pour défendre leur avenir

Par Waldo Mendiluza*

La Havane, 22 février (Prensa Latina) Plus de huit millions de cubains sont convoqués aux urnes ce 24 février pour se prononcer sur une nouvelle Constitution qui propose un avenir d’égalité et de progrès pour tous les citoyens.

Le président de Cuba, Miguel Díaz-Canel, définit cette nouvelle Carta Magna comme « une construction collective qui représente l’avenir de notre peuple héroïque et de son projet patriotique et socialiste ».

Comme il fallait s’y attendre, ce référendum qui demandera aux habitants de l’île s’ils ratifient ou non  cette Constitution -approuvée en décembre dernier par l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire- est la cible d’attaques et de manipulations encouragées  par l’ultra-droite des États-Unis, de ses alliés et de toute la contre-révolution qui est dans leur mouvance.

Ce texte sur lequel les cubains devront donner leur avis est le résultat d’un ample processus de participation qui, selon le secrétaire du Conseil d’État, Homero Acosta, n’a pas d’antécédents.

La participation à cette consultation préalable a été telle que, quoi que veuillent en dire les campagnes de dénigrement, l’approbation de cette initiative par les citoyens est indiscutable.

COMMENT S’EST CONSTRUITE CETTE NOUVELLE CONSTITUTION?

En juin 2018,  l’Assemblée Nationale a mis en marche un processus destiné à doter Cuba d’une nouvelle Magna Carta qui remplacerait celle en vigueur depuis 1976. Le but est d’actualiser l’ancien modèle socio-économique tout en recherchant la voie d’un socialisme autochtone, prospère et durable.

À  partir de là, on a créé une commission parlementaire dirigées par le premier secrétaire du Comité Central du Parti Communiste, Raúl Castro, et chargée celle-ci de la rédaction de l’avant-projet de Constitution.

Après des semaines de travail, l’Assemblée a approuvé à l’unanimité le 22 juillet le nouveau projet de cette Loi des les lois et a convoqué  une consultation populaire pour l’enrichir avec les critères et les idées de la population.

Du 13 août au 15 novembre 2018, presque neuf  millions de cubains ont pris part à 133 mille réunions dans les quartiers, les lieux de travail et d’étude, et il en est sorti plus de 780 mille propositions -parfois sous forme de modifications; d’autre fois sous forme d’ajouts ou de suppression- qui sont venues compléter les 244 articles originels du document proposé.

La même démarche a eu lieu chez les cubains résidant dans plus d’une centaine de pays, et qui ont ainsi eu l’opportunité d’émettre leurs critères et leurs remarques au sujet de cette initiative.

Toutes ces opinions recueillies à l’intérieur de l’île et à l’extérieur ont ensuite  été analysées et soumises à un processus de synthèse qui a  abouti à neuf mille 600 propositions-type, dont la moitié a été inclue dans le nouveau projet de Constitution par la commission parlementaire chargée de la rédiger.

Le texte final contenait ainsi 760 changements, avec 134 articles modifiés, c’est-à-dire presque 60 pour cent du total.

À son retour au Parlement, le nouveau texte contenant l’apport de la population cubaine, 229 articles en tout, a été  soumis à débat. Le 22 décembre, il a été  adopté à l’unanimité par les 583 députés présents au Palais des Conventions (19 députés étant absents).

Après cette approbation par l’Assemblée, son président, Esteban Lazo, a convoqué les citoyens à répondre par référendum à la question posée: « Ratifiez-vous la nouvelle Constitution de la République? »

Cette nouvelle Constitution a déjà été approuvée par le corps législatif; elle ratifie le caractère socialiste de notre pays et le rôle dirigeant qu’y joue le Parti Communiste; elle réunit les changements à porter à la structure de l’État -comme la création du poste de président de la République et celui de premier ministre, ainsi que la modification sur le nombre et la durée des mandats: deux mandats de cinq ans chacun pour le poste exécutif le plus élevé de la nation.

De même, elle élargit les garanties et les droits des individus, renforce le pouvoir populaires de la base (les municipalités), encourage l’investissement étranger et reconnaît plusieurs types de propriété, dont la propriété privée.

PARTICULARITÉS DE CUBA

Concernant le référendum du 24 février, date symbolique marquant le nouveau début de la lutte contre le colonialisme espagnol, en 1895, Prensa Latina a pu s’entretenir avec la porte-parole de la Commission Électorale Nationale, Cécilia Valdés Milián.

Elle nous a expliqué les détails du vote sur l’île et ses particularités, dont notamment la transparence, la sécurité et le civisme qui le caractérisent.

Le 24 février ressemblera à tous les autres jours de vote: les responsables des bureaux de vote prendront possession de leur charge, on scellera les urnes en présence des habitants du quartier qui se lèvent les premiers pour accomplir leur devoir civique ou qui veulent observer le déroulement de la procédure et, une fois la journée de vote terminée et les bureaux fermés, ceux qui le désirent pourront rester pour assister à l’ouverture des urnes et au décompte des bulletins.

Selon Valdés Milián, il est important que les citoyens sentent qu’ils font partie d’un moment historique comme la ratification d’une nouvelle Constitution de la République.

Elle estime qu’une autre preuve de la transparence des élections sur l’île est le fait que les urnes sont sous la garde des « pionniers », comme on appelle les élèves du primaire et  du cours moyen.

À Cuba, nous précise-t-elle, il n’est pas nécessaire de déployer l’Armée lors des élections. Ici, la visite au bureau de vote se fait en famille; les habitants du quartier, les travailleurs de l’État et du privé, les  femmes au foyer, les étudiants: tout le monde se transforme en autorité électorale.

Selon Valdès, dans chaque bureau de vote -environ 25 mille 340-, il y aura huit « pionniers », en plus d’autres élèves du secondaire, du lycée et des étudiants à l’université qui joueront le rôle de collaborateurs et observeront le déroulement de l’élection.

Une fois le référendum terminé, on vérifiera tous les documents, notamment les registres de vote pour bien s’assurer qu’il n’y a pas eu de double vote ou tout autre type d’irrégularité; sans oublier que ce jour-là, il y aura aussi 195 bureaux spéciaux (dans les gares, les hôpitaux, les résidences d’étudiants et les hôtels) qui donneront la possibilité de voter aux gens ne se trouvant pas dans la zone où ils habitent, ajoute-t-elle.

La journée électorale proprement dite débutera à 7:00 du matin et durera jusqu’à 18:00, heure locale. Il est prévu de diviser cette journée en six parties afin de maintenir la population informée sur le déroulement du vote, en donnant, par exemple, le taux de participation populaire dans chaque bureau.

Valdès a aussi tenu à souligner que toutes les conditions ont été assemblées pour que le vote du 24 février se passe dans une transparence totale et que ce vote, pour une Constitution à laquelle presque neuf millions de cubains ont contribué, se déroule en toute  tranquillité.

Afin d’en vérifier tous les mécanismes, le 17 février s’est tenue une répétition  de l’élection dans le but de s’assurer de son bon fonctionnement sous tous ses aspects, depuis le contrôle des documents nécessaires au suffrage et la compétence des directeurs de bureau à les comprendre et à les manier, jusqu’à l’emplacement des urnes, des isoloirs et des symboles de la nation à installer dans les bureaux.

Valdès a aussi souligné la culture civique des cubains et leur engagement personnel pour faire progresser le pays, ce qui laisse prévoir une participation massive à ce référendum.

Le peuple de l’île est accoutumé à être le protagoniste principal à chaque élection, et celle-ci présente un intérêt tout particulier. Rappelons qu’à Cuba le vote est volontaire, direct et secret et que chaque fois que la population a été convoquée aux urnes, des millions de citoyens ont répondu à l’appel avec le plus grand civisme.

Pour Valdès, ce qui rend cette élection encore plus importante, c’est qu’elle porte sur la nouvelle Loi qui régira toutes les autres lois, une Loi qui est le reflet du Cuba d’aujourd’hui et représente, en même temps, l’avenir auquel aspire le pays.

Nous sommes donc devant un moment d’une importance patriotique et historique particulière, au cours duquel le libre exercice d’un droit constitutionnel comme le droit de vote représente l’essence même des décisions supérieures que peut prendre un citoyen.

*Journaliste de la Rédaction Nationale de Prensa Latina.

peo/wmr

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